Accompagné par le trio Minsarah (Florian Weber, Jeff Denson & Ziv Ravitz) avec lequel il joue depuis deux ans et a enregistré un disque (DeepLee), Lee Konitz était au jazzclub Chorus de Lausanne pour la dernière date de sa tournée européenne.

Lee Konitz
Chorus, Lausanne, 02 mai 2009

Les deux sets dédiés aux standards dans une ambiance détendue ont démontré, s’il le fallait encore, à quel point cet altiste demeure imprévisible et novateur dans son approche du jeu. Sur scène, pas de play list, pas de pupitre, juste l’interaction entre le maître et le trio. Quel plaisir d’écouter Body & soul ou Cherokee (entre autre) passés au tamis konitzien avec des musiciens à l’écoute et auxquels le saxophoniste laisse élégamment toute leur place (remarquable batteur, Ziv Ravitz, dans le traitement du tempo). Tout l’art de Lee Konitz est inscrit dans une musicalité nomade qui aborde toujours les thèmes les plus rebattus par un biais singulièrement propice à la redécouverte. Les ouvertures harmoniques qui parcourent les méandres fluides de son inspiration sont capables d’habiller n’importe quel standard d’une fraîcheur étonnamment nouvelle. Chez Lee Konitz, cet art de la modernité, cette recherche de l’inédit, sont un chemin de vie sur lequel, flegmatique, il déambule.

Même si sur une soirée entière il montre quelques légères baisses de régime, l’éternel freelance, qui a joué avec tout le dictionnaire du jazz ou presque, est encore là, à lorgner sur l’éventualité du jour et d’inaccoutumés lendemains... et ses 82 ans n’y pourront rien changer. Une belle leçon de jazz vivant.


> Liens :

  • Le trio Minsarah ici
  • Le jazzclub Chorus de Lausanne