Lyon, le Périscope, 05 octobre 2010.




Ellery Eskelin est un homme libre qui joue du saxophone ténor. Il y a belle lurette qu’il a quitté le circuit officiel du jazz pour explorer les chemins multiples de son instrument de prédilection. Essentiellement autodidacte, il défriche et ne manque jamais de s’affranchir des contraintes formelles pour mieux travailler les timbres et les couleurs. À ce petit jeu, l’autre soir au Périscope, il a repoussé les cadres en compagnie d’Antonin Rayon à l’orgue et d’Emmanuel Scarpa à la batterie.

Ellery Eskelin
Le Périscope, 05 octobre 2010

Deux sets sans partitions, une écoute de tous les instants, l’interaction en guise de fil rouge ont contribué à la création d’un soir en toute simplicité. Un jalon de plus a été posé dans la recherche d’un idiome qui bouscule les certitudes en douceur et en profondeur. C’est bien là la magie d’Ellery Eskelin : poser face au public des constructions sincères et originales sans donner l’impression de déranger qui que ce soit. Branché sur le canal Scarpien, épaulé par un orgue rayonnant, il a dit ce qu’il avait à dire sans chercher à convaincre. Il a été présent et l’auditoire s’est recueilli. C’est aussi simple que cela. Ceux qui étaient là peuvent dire maintenant qu’ils l’ont vu et écouté un soir au Périscope. Ils s’en souviennent déjà comme d’un moment particulier où un homme libre a joué pour eux du saxophone ténor. Il n’y a rien à ajouter.


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