...comme Aldo et Federico...

  LIBERI SUMUS !

In Aldo Veritas !

On a retrouvé Aldo ! Avec Henri, oui ! La nouveauté, c’est que Louis n’est pas là. Arghh ! La bonne nouvelle, ce que le nouveau s’appelle Vincent Lê Quang. Si dans l’art de l’improvisation, la paire Romano / Texier est complice depuis quelques décades, il nous semble à l’écoute de cet enregistrement en public réjouissant que le saxophoniste quarantenaire les connaisse depuis toujours tant la greffe opère avec aisance, voire même avec un naturel instinctuel. L’acte d’invention instantanée qui en résulte est une somme qui frotte et caresse les éclats de chair musicale fraîchement éclose afin qu’ils gardent souvenir du geste (chant ancien) qui sans cesse renaît. Un œil à l’intérieur donc (passé vif) et l’autre vers le présent du futur où va s’ériger la mémoire. À l’instinct, comme des amérindiens sur la piste des Dieux de la Terre, Aldo Romano, Henri Texier et Vincent Lê Quang arpentent l’imaginaire, l’imaginerf, créent une imago flexible et visent (arc bandé) à toucher, ab ovo, le vivant en sa maison commune. Là où la voix n’a pas l’accent des mortels. Liberi sumus ! Magister Aldo Romano dixit. Et cela résonne sous la voûte cosmique (a kind of pleasant country) comme le cri d’un genre qui veut rester humain. Aux territoires du sensible, l’auditeur reconnaissant avoue son appartenance et remercie ceux qui le parcourent avec la pure éloquence transfrontalière du verbe musical. Ite missa est !

Aldo Romano - batterie
Henri Texier - contrebasse
Vincent Lê Quang - saxophones

> Le Triton TRI -14521 / commande ou téléchargement : www.letriton.com

01. Observare / 02. Entrare / 03. Acceptatio / 04. Acceleratio / 05.
Animus / 06. Rapidus / 07. Complementum / 08. Exit
// Enregistré en concert au Triton (Les Lilas – 93) le 31 janvier 2014.


  AT THE END OF THE DAY

A la fin du jour

Des jours de brumes, dans les campagnes italiennes, il doit y en avoir autant qu’ailleurs, mais pas forcément légion. De ces jours où le crépuscule n’existe qu’entre chien et loup. Dans ces moments suspendus, l’on aime à se remémorer les sombres histoires antédiluviennes aux troubles contours comme les souvenirs heureux aux éclats lumineux qui peuplent la mémoire humaine de tout être. Federico Casagrande, sorti vivant des champs de batailles de l’invisible, s’arrête sur le chemin du retour vers soi. Au campement, de compagnie avec Vincent Courtois, Michele Rabbia et Vincent Peirani, il s’interroge. Ses doigts laissent aller. La musique avance à sa rencontre, l’entoure et le capture/captive. Par de bien légers bruissements, ses compagnons occupent le fond du paysage, participe au fonds musical en cours de création. Dans l’intervalle atemporel où, attentifs, ils se reposent, c’est au silence qu’ils donnent voix. Et c’est le propre du silence d’être sonore et méandreux quand, au milieu de nulle part, entre deux étapes, les voyageurs fatigués, les yeux perdus dans les flammes du feu mourant, luttent contre les songes qui les réclament. L’air campagnard est frais, il sent déjà l’étoile et le nocturne oubli. Les vivants musiciens qui l’aspirent le savent à chaque note qu’ils jouent en déplaçant les ombres entre les buissons. Sinon à quoi bon porter en soi toute cette émotion musicale, ce sang qui passe, ce temps qui coule ?

Federico Casagrande - guitare
Michele Rabbia - percussions, électronique
Vincent Courtois - violoncelle
Vincent Peirani - accordéon

> CamJazz CAMJ 7877-2 / Harmonia Mundi

01. Once Upon A Time / 02. Let’s Go See Around The Corner / 03. Some More, Please ! / 04. Can You See It / 05. Maybe Not This Time / 06. Melancholia / 07. It’s All So Rarefied Out There / 08. So Clear You Speak / 09. All That’s Left Behind // Enregistré à Paris (Studio Acousti) du 13 au 15 janvier 2014.


> Retrouvez ces disques dans les "Piles de Disques" mensuelles de CultureJazz.fr :