| 00- REMY GAUCHE . Gravity
| 01- FREDERIC FAVAREL . By Oneself- OUI !
| 02- JEAN BAPTISTE PINET . Ancre- OUI !


  REMY GAUCHE . Gravity

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Rémy Gauche : Guitares

Stéphane Cochet  : Claviers
Thomas Koenig : Sax ténor, flûte

Julien Augier : batterie

Est ce les moments propices à la rêverie qui ont inspiré ce disque au guitariste Rémy Gauche. On y retrouve ce que nous pourrions appeler une musique aux inspirations, osons le mot, extatiques. Nous savons ce que les mythologies, les découvertes du Monde qui nous entoure (au sens ici de l’Univers) ont pu inspiré aux disciplines artistiques, chaque planète évoquée dans ce disque est un appel au voyage. De même les mots, la prosodie littéraire rejoint celle de la musique. Le Fender Rodes le Moog les alliages de la guitare et de la flute ou du saxophone apporte au son de ce quartet une texture bien particulière où rien n’est heurté, de même de la fluidité des lignes mélodiques et rythmiques des compositions presque toutes issues du cerveau des membres de l’équipe. Si ici on ne peut pas uniquement parler de jazz mais aussi de rock de funk l’idiome y est pourtant bien présent ne serait ce que dans le langage des improvisations que l’on sent ancré dans le blues, creuset commun aux styles évoqués plus haut. Les moments langoureux succèdent aux fougueux et ici la belle Vénus se pare de latinités autour de la ballade en sol mineur de Chopin subtilement détournée. Quoiqu’il en soit cette musique savante et populaire mérite pour nous le détour et nous vous invitons à prendre le chemin des étoiles.


https://www.remygauche.com/


  FREDERIC FAVAREL . By Oneself

We See Music Records

Frederic Favarel : Guitares

OUI
OUI

Nous pourrions évoquer pour cet enregistrement solo les mêmes inspirations oniriques que précédemment sans pour cela tomber le moindre du monde dans l’évanescence. La fluidité du jeu, les idées harmoniques plus proche pour nous du piano que de la guitare, nous font oublier toute l’indispensable technicité propre à l’osmose et au dialogue entre le musicien et son instrument, l’un fait l’autre et vice versa. A l’écoute il y a entre les mains de Frédéric quelque chose de soyeux presque mystérieux, le geste est éminemment musical. Nous pourrions évoquer ici l’art guitaristique de Joe Pass mais c’est plutôt au sens de la phrase, de la forme d’un Tatum, d’un Bill Evans ou du plus contemporain Fred Hersh auquel nous pensons. Il faut dire que Frederic s’attaque à ce qui se fait de mieux dans l’univers des compositions intemporelles excusez du peu : Ask me now, Sophisticated Lady, Prelude to a Kiss, Nefertiti (avec Thomas Savy) on en passe. De cet album remarquable en tous points nous ferons une forme d’aboutissement artistique sans omettre comme nous le disons plus haut la gestuelle instrumentale. Écoute indispensable.


https://www.facebook.com/frederic.favarel


  JEAN BAPTISTE PINET . Ancre

We See Music Records

Jean Baptiste Pinet : Batterie, compositions
Robby Marshall : Saxophone, Clarinette basse
Dexter Goldberg : Piano

OUI
OUI

Du batteur Jean Baptiste Pinet nous avons droit à un album, son premier, en trio, sans basse où tout est question d’écoute mutuelle et d’interaction autour de ses propres compositions et d’une reprise originale du standard If I Were a Bell. Une écriture subtile admirablement servie par les excellents Dexter Golberg au piano et Bobby Marshall au saxophone qui donnent, grâce à leurs interventions encore plus d’ampleur à ce projet. Nous aurions pu craindre l’exercice de style mais l’absence de basse n’est que la contrainte qui permet de voir autrement. Que ça soit sur Yeux noisettes sorte de calypso, la suite en trois mouvements Les Masques ou encore la belle ballade Ancre l’attention portée aux mélodies, à l’architecture des compositions, au son et aux développements nous rapproche toujours plus d’un jazz où poésie et modernité se croisent et ça nous donne le sourire. Si le jeu est ici intelligent et raffiné il ne faut pas oublier la spontanéité de ces interprétations, notre danse est alors loin d’être immobile. Par les temps qui courent on ne saurait trop vous le recommander.

Pierre Gros