Dimanche 07 août

12 h 00 le dimanche, canicule aidant, je suis et je sus à Suin ; Suin, sa butte, son église et le final du festival aussi convivial que pointu Musique en Charolais Brionnais avec un récital « Cellissimo » réunissant les violoncellistes du festival, Eric-Maria Couturier et Guillaume Martigné. Les plus impétueux des spectateurs du concert méridien purent dès 10 h 30 faire la promenade « paysages et roches » en compagnie d’un géologue qui leur révéla les secrets du panorama dont ils étaient passagèrement le centre. Je n’eus pas cette témérité et réservai mes forces pour le concert dont le programme annonçait un grand écart entre les époques. De Marin Marais (ce qui me fait naturellement penser à Pascal Quignard) à Yann Robin (inconnu de mes services) en passant par Jean-Sébastien, le fameux incontournable d’Eisenach, ce programme dominical était par sa variété alléchant. Guillaume Martigné donna la suite n°2, suivi par Eric-Maria Couturier qui proposa une chaconne enchaînée avec une pièce sans titre de Yann Robin dont j’imagine volontiers qu’elle put surprendre une bonne part de l’auditoire. Si l’interprète la qualifia de minérale, je la trouvai quant à moi carrément tellurique. N’ayant aucun repère dans ce domaine musical, je ne cherchai nullement à me raccrocher aux branches et me contentai de recevoir ce bouillonnement éruptif et son intensité primale, non sans constater qu’il était contrôlé, écrit, et qu’il demanda au musicien un engagement et une maîtrise étourdissants. Si la pièce interprétée m’interpella par sa rudesse, en terme de performance, je ne vous cache pas qu’elle ne suscita en moi aucune émotion particulière. Cela ne m’inquiéta pas outre mesure car, même au concert de jazz, cela peut également survenir sans crier gare. Quoi qu’il en soit, le duo final pour violoncelles de Marin Marais me récupéra au passage par son étonnante modernité et sa capacité à promener l’auditeur en dépit des conventions dans un univers pour le moins original. L’ont-ils tous apprécié en son temps ? Comment le saurais-je ? Mais nous l’écoutons encore aujourd’hui. Tout ceci se passa un 07 août, jour qui vit naître, en 1764, Lucile de Chateaubriand, écrivaine et poétesse neurasthénique, dont je peux affirmer sans ambages qu’elle ne connut pas le même succès, ni la même postérité, que son petit frère, le prénommé François-René. Qui plus est, sa mort demeure mystérieuse. Mais que font les historiens de la littérature ?


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