Take the BXL Train !

Fabrice Alleman & Reggie Washington (et vice-versa)

Jazz Station - Bruxelles
vendredi 10 février 2023 - 20h30

Le train a une place réservée dans l’histoire du jazz. À Bruxelles, on trouve même un club de jazz installé dans une ancienne gare mais toujours au-dessus des voies : la Jazz Station. Ce lieu animé par une équipe motivée fait la part belle au jazz belge mais pas seulement.
Le lendemain de ce concert, il accueillait Lionel Loueke que nous avions écouté deux jours plus tôt à Amsterdam (lire ici...).
La salle était copieusement remplie pour accueillir deux musiciens jouant presque à la maison : le saxophoniste Fabrice Alleman (natif de Mons) et le contrebassiste et bassiste Reggie Washington, américain certes mais installé à Bruxelles depuis pas mal d’années.

Un duo vraiment bicéphale. Chacun y a son mot à dire et ne laisse surtout pas son compère prendre l’ascendant. Forts d’une longue pratique musicale commune, à deux mais aussi dans le cadre de formations augmentées, Reggie Washington et Fabrice Alleman vivent leur musique comme un jeu permanent dont le cadre est souplement défini par des compositions qu’ils ont choisies pour honorer deux de leurs références majeures : John Coltrane et Wayne Shorter.
Pour autant, si l’ombre de ces géants planait sur la soirée (le saxophone soprano privilégié ce soir-là renvoyant surtout à WS), le programme en deux copieux sets allait au-delà de leurs univers.

Ambiance de club aidant, les duettistes prirent vite leurs aises dans des joutes qui n’ont laissé personne indifférent. Parfaitement maîtres de leur art, les deux musiciens ne se livrent à aucun moment à des démonstrations gratuites. Ils jouent leur musique et, surtout, avec la musique. Fabrice Alleman ajoute fréquemment la voix à sa palette iunstrumentale, opte souvent pour la fluidité du soprano, nous gratifiant plus rarement de sa belle sonorité au sax ténor, comme ce fut le cas au cours du second set avec un solo très inspiré d’une grande profondeur.

Après un tour de chauffe avec Nardis (Miles Davis 1958) en ouverture, nous avons voyagé de gare en gare via Lonnie’s Lament, les très belles compositions de Wayne Shorter, Infant Eyes ou Beauty and The Beast, une escale standard très coltranienne avec My Favorite Things avant le terminus avec Sunny (de Bobby Hebb) repris par la salle !
Il fallut attendre le rappel pour que Fabrice Alleman nous offre une de ses compositions : "Don’t say it’s impossible" annoncée comme une invitation à la paix et à la tranquillité dans un monde perturbé. Une final tranquille pour une soirée où le jazz se parait d’une sacrée vitalité, réinventé par ces duettistes pétillants.

Fabrice Alleman : saxophones soprano et ténor, voix.
Reggie Washington : contrebasse, basse électrique.

Je remercie tout particulièrement Pierre Villeret et Hélène Defosse (Igloo Records) - TG


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