BRÖTZMANN BEKKAS DRAKE . Catching ghosts

Act Music

Peter Brötzmann : saxophone, clarinette
Majid Bekkas : guembri, chant
Hamid Drake : batterie, percussions

Sortie le 28 avril

Deux sexagénaires, un marocain et un américain, un octogénaire allemand, enregistré en public à la Jazzfest de Berlin, qu’est-ce donc ? C’est Majid Bekkas, maître de la musique gnaoua versé dans le jazz, C’est aussi le batteur Hamid Drake, très versé dans le free jazz, et Peter Brötzmann, pape européen du free toujours en colère. Sur le papier, l’assemblage peut en laisser plus d’un circonspects. Sur scène, et pour nous à l’écoute, c’est un pari gagnant. Les trois compères nous emmènent dans une transe ethnique où chacun fait valoir sas singularité tout en respectant le collectif. Peter Brötzmann souffle et crie toujours (presque) aussi fort avec cette idée permanente de dépassement qui le caractérise, Hamid Drake alterne les rythmiques, ouvre le jeu et fait feu de tout bois, Majid Bekkas marque son territoire avec un chant empreint de raucité, de répétition poussant à l’hypnose. Les trois réinventent un univers percussif et mélodique commun qui pousse les chants gnaouas dans leurs retranchements. En un mot, passionnant.


http://www.peterbroetzmann.com/
https://www.facebook.com/MajidBekkasOfficial/?locale=fr_FR


  JOHN PIZZARELLI . Stage and screen

Palmetto Records

John Pizzarelli : guitare, voix
Isaiah J. Thompson : piano
Mike Karn : contrebasse

Sortie le 21 avril

John Pizzarelli (1960), guitariste et chanteur, publie ce disque quarante années après son premier enregistrement. Et si le temps indéniablement passe, il n’a aucun effet sur lui car si l’on excepte deux disques consacrés aux Beatles et à Paul McCartney, son truc demeure les standards et plus encore les morceaux issus des comédies musicales comme dans ce dernier album. Avec un trio sans batterie, il déroule un savoir-faire et une exigence qui font plaisir à entendre (notamment sur un solo instrumental acoustique). Dans les moments les plus rapides, il aime à doubler son jeu de guitare d’un scat précis et redoutable d’efficacité. Bien évidemment le swing est au rendez-vous en toute occasion. Souvent fidèle à la trame originelle des morceaux qu’il interprète, il trouve cependant l’espace pour imposer sa personnalité en douceur, ce qui ne l’empêche pas de livrer à d’autres moments des versions très arrangées (à sa sauce) d’autres compositions. Ses deux accompagnateurs sont tout aussi excellents que lui et la symbiose entre eux existe bel et bien. Très musical à tous les sens du terme, cet enregistrement est un pur plaisir d’écoute. C’est du jazz inspiré de chez jazz exécuté avec un goût très sûr.


https://www.johnpizzarelli.com/


  CHET BAKER . Blue Room, the 1979 Vara studio sessions in Holland

Jazz detective Records

Chet Baker : trompette et chant
Phil Markowitz : piano
Jean-Louis Rassinfosse : contrebasse
Charles Rice : batterie

Chet Baker : trompette et chant
Franz Elsen  : piano
Victor Kaihatu : contrebasse
Erik Ineke : batterie

Sortie le 28 avril

Chet Baker bouge encore. S’il n’avait pas joué de la seringue avant de faire l’oiseau un vendredi 13 de l’année 1988, il aurait 93 ans. On le retrouve avec deux quartets sur ces enregistrements inédits de 1979. Si le premier est de grande qualité, le second est bon mais pas transcendant. Les enregistrements sont d’une qualité correcte et le gars de l’Oklahoma est en forme. En cette année 1979, il a commis quelques pépites chez Steeplechase dont le magnifique The touch of your lips avec Doug Raney (1956-2016) et Nhop (1946-2005). Il est dans une bonne période et rien ne peut l’empêcher d’être ce magicien à la virtuosité autre (et unique) que l’on aime tant. Il se permet même de faire un peu plus de notes qu’à son habitude dans ces années-là (écoutez le début de Nardis) et tout sonne avec cette simplicité frôlant la perfection qui le caractérisait quand tout allait bien, ce qui somme toute arrivait régulièrement, mais sans prévenir hélas pour les musiciens qui l’accompagnaient. Bref, cette archive donne à écouter du bon Chet et les inconditionnels absolus se rueront dessus sans déception.


https://en.wikipedia.org/wiki/Chet_Baker


  SCOTT DUNN / CLAIRE MARTIN . I watch you sleep

Stunt Records

Claire Martin : chant,
Scott Dunn : chef d’orchestre, arrangeur, piano, 15 et 16
Ryan Quigley : bugle
Rob Barron : piano
Jeremy Brown : contrebasse
Matt Skelton : batterie
Royal Philharmonic Orchestra

Sortie le 21 avril

On continue dans la veine jazz classique avec la chanteuse anglaise Claire Martin et le chef d’orchestre Scott Dunn qui rendent hommage au prolifique compositeur (notamment de bandes originales) Richard Rodney Bennett. Mais comme il avait également un côté jazz, c’est sous cet angle qu’ils l’abordent. C’est évident bien fait et le grain particulier de Claire Martin apporte un charme indéniable à l’album. Ceci dit, les arrangements pour le grand orchestre ne lésinent pas sur le sirupeux et c’est quelquefois à la limite supérieure du lyrico-lyrique, ce qui selon nous n’était pas vraiment nécessaire. C’est donc onctueux à souhait. Il demeure le chant de Claire Martin, parfaitement maîtrisé et inspiré, qui survole un ensemble orchestral que peu de soli viennent agrémenter. A vous de voir/écouter.


https://clairemartinjazz.co.uk/