FRANCESCO BEARZATTI . Post Atomic ZEP

doKumenta Music

Francesco Bearzatti : saxophone, clarinette, Xaphone, claviers
Danilo Gallo : basse, basse ural 2 cordes, guitares acoustique et baryton
Stefano Tamborrino : batterie, glockenspiel, guitare

Tout grand jazzman qu’il soit, Francesco Bearzatti ne se cache pas, en trublion iconoclaste invétéré, d’aimer la fréquentation des bordures et les sorties de cadre. Il nous avait fait le coup avec « Sax Pistols » en 2006, avec « Monk n’ roll » en 2013, et il revient cette fois-ci rendre hommage à la musique de Led Zeppelin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que lui et ses acolytes l’abordent frontalement. L’énergie est au rendez-vous, ce n’est rien de le dire. Le saxophone le plus souvent branché sur les effets, Francesco Bearzatti part à l’aventure (ce qui l’aime le plus), avec toute sa science en bandoulière, et parcourt à sa façon les illustres thèmes sans se priver d’être free et donc lui-même. Accompagné par des furieux qui lui ressemblent et qui possèdent, comme lui, un vocabulaire musical élargi, il fait feu de tout bois et propose une vision aussi fidèle que novatrice de cette musique emblématique d’une époque (que nous avons connue…) qui ne lasse jamais. C’est diablement inspiré et juste assez foutraque pour séduire les plus récalcitrants. Francesco Bearzatti est toujours là où on l’attend, c’est-à-dire là où on ne l’attend pas forcément…


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  TAJ MAHAL . Savoy

Stony plain

Taj Mahal : chant, harmonica
Danny Caron : guitare
Ruth Davies : basse
John Simon : piano
Leon Joyce jr : batterie
Carla Holbrook, Leesa Humphrey, Charlotte McKinnon, Sandy Cressman, Sandy Griffith, Leah Tysse : choeurs
une section de cuivres indéterminée

Vous voulez du blues ? Et bien vous en aurez un peu avec ce nouveau disque de Taj Mahal. 80 balais au compteur et bon pied bon œil comme on dit. La voix contient les stigmates du temps passé sur terre et ce n’est pas désagréable, même si quelquefois, c’est un peu court en souffle. Mais bon, on ne va pas mégoter. Tout est tiré au cordeau et de très belle facture. Enregistré en mode coolissime (sont pas là pour casser les murs, n’est-ce pas ?), cela nous a fait penser aux aventures jazzy du prix Nobel 2016, ce qui signifie que Henry Saint Clair Fredericks, de son nom de naissance, n’a plus rien à prouver à personne et qu’il fait ce qu’il veut quand il veut. Et il ne le fait pas mal du tout (il va même jusqu’à scatter avec entrain). Revisitant ces standards intemporels du temps du Savoy que l’on catalogue jazz et qui ne manquent pas de blues, il s’offre une récréation de haut niveau et devrait par conséquent séduire bien des auditeurs.


https://www.tajblues.com/


  RUDY ROYSTON FLATBED BUGGY . Day

Greenleaf Music

Rudy Royston : batterie
John Ellis : clarinette basse
Hank Roberts : violoncelle
Gary Versace : accordéon
Joe martin : contrebasse

C’est le deuxième album de Flatbed buggy, la formation de Rudy Royston, reconduite ici à l’identique. Le premier album avait été encensé par la critique et il y a fort à parier qu’il en sera de même avec celui-ci. L’univers du batteur se situe entre jazz et americana, sans qu’il soit possible de trancher véritablement. C’est depuis longtemps un collaborateur régulier de Bill Frisell et dire que leurs musiques se rejoignent par l’esprit est une évidence. La force première de ce quintet, hormis l’excellence des musiciens convoqués, c’est l’alliage des sonorités qui est d’une rare richesse. Vents et cordes s’appuient les unes sur les autres tout autant qu’elles se fondent de façon aventureuse et chatoyante au service de la composition. Rudy Royston n’a plus qu’à mener la danse avec la légèreté et la précision qu’on lui connaît. Plus swinguant que le premier enregistrement du groupe, ce disque à l’unité parfaite pourrait être comparé à un ouvrage de marqueterie. Chaque détail compte et l’ensemble est d’une stupéfiante beauté, intemporel.


https://www.rudyroyston.com/


  SAMUEL BLASER . Routes

Enja / Yellowbird

Sortie le 12 mai 2023

Samuel Blaser : trombone
Alex Wilson : piano, orgue, mélodica
Alan Weekes : guitare
Ira Coleman : contrebasse, babt bass
Dion Parson : batterie
Soweto Kinch : saxophone alto, voix
Michael Blake : saxophone ténor
Edwin Sanz : percussions

Invités :

Carroll Thompson : chant (2.6)
Lee Scratch Perry : voix, dub (8.9)
Jennifer Wharton : trombone basse (4)
Steve Turre : coquillage, trombone (4)
John Fedchock, Johan Escalante & Glen Ferris : trombone (4)

On connait bien l’hyperactif tromboniste Suisse, et ce depuis longtemps. Toujours prêt à emprunter les chemins de traverse, à mêler musique savante et musique improvisée, à aller faire un tour du côté d’un DJ, à se laisser aller au solo, à faire des rencontres et, à chaque fois, avec exigence, c’est son truc. C’est pour cela qu’il est reconnu, cette addiction à la musique et à ses possibles et, bien évidemment à ses talents hors norme de tromboniste inventif à la musicalité remarquable. Et comme il n’est jamais là où on l’attend, voilà qu’il plonge dans la Jamaïque en rendant hommage au « skatalite » Don Drummond (1932-1969) et à sa musique en particulier. A son habitude, Samuel Blaser s’entoure des meilleurs, quel que soit l’horizon d’où ils viennent, et arrive à faire un groupe terriblement homogène à haute teneur musicale, aux sonorités rondes et sensuelles, chaleureuses en diable. L’aventure ska aux relents de jazz trempé dans le Dub du natif de La Chaux de Fonds fait mouche de façon imparable. A croire que ce type (qui dédie ce disque à ses enfants) est un peu alchimiste sur les bords. On ne s’en plaindra pas. Et vous non plus, croyez-nous.


https://www.samuelblaser.com/