Par le passé, les élèves du collège JB de La Salle, à Lyon, ont réalisé des interviews de jazzmen, pour la revue du collège, dans le cadre de Projets Artistiques et Culturels.

Nous les mettons en ligne car leur intérêt dépasse le cadre du jazz à proprement parler. Ce sont des rencontres qui ne s’intéressent pas forcément à l’actualité des musiciens, mais plus à ce qui fait leur vie, leur univers. Face aux jeunes, leur parole est plus libre, ce qui donne lieu à de vrais échanges.

Ces archives seront bientôt complétées par de nouvelles interviews. Alors bonne lecture, et restez branchés !

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Rencontrer Daniel Humair, c’est être confronté à un pan d’histoire du Jazz. Celui qui fait figure aujourd’hui de jazzman « moderne » a été nourri au swing. Artiste des balais (et du pinceau comme de la cuillère), il livre ici quelques secrets de fabrique.

Daniel Humair
à Lyon (2006) | Photo © Yves Dorison

Quelques extraits de cet entretien dont vous pourrez lire l’intégralité en bas de page (lien pdf).

> Pouvez-vous nous donner quelques repères biographiques
 ?
J’ai commencé la musique à quatorze ans dans des groupes de jazz « orleans », puis je suis parti, à 18 ans, comme musicien professionnel, dans des orchestres de variétés. A 19 ans, j’ai décidé de ne faire que du jazz. Je suis allé en Belgique puis à paris où j’ai joué avec quasiment tous les musiciens américains de la fin du siècle. Cela fait maintenant 45 ans que je joue.

> Pourquoi avoir choisi la batterie ?

La batterie parce que j’avais fait du tambour quand j’étais minot et, en fait, parce que j’avais envie de taper !

> Qui vous a donné cette envie ?

Le hasard. Un jour, j’étais avec un copain qui jouait de la clarinette, et il y avait là une batterie libre.

Je me suis assis derrière et j’ai attrapé le virus. C’est aussi bête que ça.

(...)

Daniel Humair
à Lyon (2006) | Photo © Yves Dorison

>Vous êtes également peintre. Qu’est-ce que cela vient faire dans le jazz ?

On se le demande ! Cela n’a rien à faire avec le jazz. Dans la vie, je ne veux pas me consacrer à
une seule chose. J’ai, là encore, attraper le virus de la peinture très tôt. Mais ma carrière de peintre
est totalement séparée de ma carrière de musicien. L’une n’approche pas l’autre.

> Vous ne préférez pas une de ces deux carrières ?

J’ai une préférence pratique, la peinture, car je peux la pratiquer seul chez moi. La musique, elle, se
fait à heure fixe, avec d’autres personnes et hors de la maison. C’est moins confortable.

> Le jazz pour échanger avec les autres et la peinture pour soi ?

Oui. Cependant, dans le jazz, cela dépend des musiciens avec lesquels on joue. Cela ne fonctionne
pas toujours. J’essaie donc de jouer, de plus en plus, avec des gens avec lesquels je sais que cela
fonctionnera humainement. Le côté humain est
plus important que le côté artistique. Si on ne s’entend
pas entre personnes, la musique ne peut être
de qualité. Quant à la peinture, c’est agréable de
la pratiquer chez soi, sans contrainte : pas de train
ou d’avion à prendre, de valise à traîner, pas d’hôtel…

> Votre vie, elle vous plaît ?

Oui ! Elle me plaît parce que je la mène comme je
l’entends. Mais si je ne faisais que de la musique,
elle me plairait moins.

(...)


> Lire l’intégralité de l’entretien ci-dessous :