Jazz et poésie.

Nous l’avons dit dans un passé récent : la poésie et le jazz sont peu souvent mêlés. Nous saluons donc ici Louis Sclavis et Marc Porcu, poète, qui ont donné cette semaine une lecture-concert dans un bar restaurant lyonnais. Face a un public quelque peu indifférent, le poète et le musicien ont livré aux oreilles attentives de ceux qui le souhaitaient une prestation de qualité, ce qui est habituel, toute de complicité et d’engagement humain.

Louis Sclavis et Marc Porcu
Louis Sclavis et Marc Porcu
Mardi 08 avril 2008, Lyon













Nous vous offrons ci-dessous un texte de Marc Porcu écrit en écoutant L’imparfait des langues, de Louis Sclavis, le 07 avril 2007.

sa trace éparpilée par l’imparfait des langues



il la retrouve

sur les sables soumis aux avances océanes

sur l’argent vif de l’olivier mordu de nacres sous-marines

entre les corne du taureau et l’argile des poitrines

entre l’urne funéraire et le lichen des saisons

sous les ciseaux des foudres au fronton des nuages

sous le manteau des incendies nourrissant l’émeute des promesses

dans les conques de la soif où la lune vient boire

dans les horaires jaunis des dernières crémations

dans la soie des chroniques gémissant sous l’archet



dans le corps du poème

entre ses lignes incertaines

mouvant leur horizon aux lèvres du silence

où naître et mourir se mêlent

dans la langue affamée d’air

cherchant à l’embouchure du monde

le dialecte de son rêve

et sa polyphonie

pour l’annonce

d’un possible

arraché à la langue