le 19 décembre dernier, rendez-vous était pris pour assister au concert de Marc Copland et Dave Liebman à Lausanne. A l’intérieur du Chorus, déjà vingt années d’existence jazzistique plus que bien remplies, la salle voûtée était bondée. Le duo, qui enregistra le fameux "Bookends" en 2003, était très attendu. Liebman, maître incontesté du soprano, prolongateur inspiré de l’œuvre coltranienne est une personnalité inattaquable tant sa carrière est exemplaire. A ses côtés, Copland, plus tardivement reconnu, s’est imposé cette dernière décennie par sa sensibilité impressionniste, son jeu dense et aérien à la fois, ses variations harmoniques colorées.

Marc Copland
Chorus, Lausanne, 2008.

Attendu donc Marc Copland, par un public qui ne fut pas déçu. Egal à lui-même, c’est à dire assez proche d’une certaine perfection musicale, le pianiste fit passer le frisson des grands soirs. Attendu aussi, Dave Liebman, qui eut quelques peines avec ses anches en début de concert et nous parut un peu fatigué. Mais il se bonifia au fil des morceaux et, de standards en compositions originales, il développa son jeu expressionniste si caractéristique. L’interaction entre les deux musiciens fut à leur mesure : une complicité évidente, pétrie d’humanité et de simplicité.



Dave Liebman
Chorus, Lausanne, 2008.

A les écouter, le temps fila plus vite qu’on ne l’aurait souhaité et le répertoire proposé (avec notamment une composition dédiée à Obama et intitulée "Enfin"), par la densité des interprétations, ne laissa pas la moindre place à une hypothétique baisse de régime. L’impressionniste Copland et l’expressionniste Liebman ont démontré une nouvelle fois que l’eau et le feu se marient parfaitement, pour peu qu’il y ait entre eux cette musique d’ouverture et d’écoute qu’est le jazz.





> À écouter :

Dave Liebman / Marc Copland - "Bookends" - HatOLOGY 2-587 - distribution Harmonia Mundi


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