Énergie et bonne humeur...

26 juillet 2014.

Dans le cadre des « Musicales de Noirmoutier », jeune festival créé en 2012, investissant la cour du château, le preux chevalier Yuri Buenaventura armé de ses 11 musiciens offre aux îliens une soirée caliente tout en faisant passer des messages, même si son français n’est pas parfait -il s’en excuse- ! Les gradins sont complets, si bien que la foule encadre déjà les deux côtés de la scène.

Le premier morceau rend hommage à Patrice Lumumba (fondateur du Mouvement National Congolais) exécuté en 1961 ainsi qu’à « tous ces hommes qui sont hélas morts avant d’avoir pu mûrir leurs rêves et pensées ».Cela étant dit, ça démarre fort. Bon sang, quelle chorégraphie vitaminée de Yuri secondé par ses deux choristes, en parfaite synchronisation avec la section de cuivres (au fond, deux trompettes ; deux trombones) qui envoie ses pêches, le tout bien calé sur les percussions ; bref, la rythmique frappe comme il faut (le pianiste et baby bassiste sont côté jardin). Résultat, les spectateurs ne tiennent plus et assaillent le devant la scène, en se déhanchant à leur tour, à l’instar de ces Cubains qui, force est de constater, dansent vraiment bien ! Yuri bouge, pirouette, taquine les musiciens, même pendant leurs solos convaincants, avec une énergie et bonne humeur contagieuses. Impossible de rester assis sur son siège !

Cependant, il nous rappelle que, malgré l’ image de « carte postale joyeuse » que les Pays d’Amérique Latine peuvent suggérer, il réside une « situation intérieure plus grave », la musique étant certainement un moyen de l’exorciser, d’ailleurs le morceau suivant est dédié aux otages…

La frénésie vespérale reprend de plus belle. Aucune excuse pour les plus timides car le chanteur propose à présent un cours de salsa en 40 secondes ; progressivement des couples de danseurs se forment, l’air de « Besame Mucho » d’abord en filigrane, se confirme, le public reprend allègrement les paroles en espagnol.
Ensuite,Yuri prend le temps d’expliquer le rôle et l’origine des divers instruments qui même si certains paraissent rudimentaires jouent pourtant un rôle essentiel, par exemple l’absence de bongos ou de cloches ôterait toute effervescence « un peu comme si l’on ôtait au champagne ses bulles ».
N’oublions pas l’héritage africain, la forte connexion avec l’histoire esclavagiste, et l’émancipation non violente grâce à la musique. La cadence suivante s’inspire des coups de pédales des campagnards qui se rendaient dans les champs sur leur bicyclette brinquebalante afin de couper la canne à sucre. En somme, la salsa se compose de nombreux ingrédients et se savoure à l’envi… Alors que la fièvre monte, les danseurs vacanciers sont invités à s’extérioriser sur l’estrade, il s’agit, selon Yuri, d’un moment de « partage ». Il est lui-même comblé de « sentir la pulsation » du public.

Le concert s’achève à regret. Comment laisser ces musiciens partir après tant d’échanges et de convivialité ? Rappel obligatoire. Retour avec « Ne me quitte pas » entre autres…
Nous aurions volontiers poursuivi ces hostilités festives jusqu’à l’aurore, sans conteste Yuri Buenaventura et ses vaillants musiciens ont conquis les Noirmoutrins.


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