Pianissimo volume X au Sunside.

> Jeudi 20 aout 2015

Louons l’équipe du Sunset/Sunside de programmer des sessions thématiques que ce soit l’American Jazz Festiv’Halles ou comme ici autour de pianistes avec Pianissimo volume X.

Baptiste Trotignon
Paris, août 2015.
© Pierre Gros

Pour sa soirée Baptiste Trotignon avait, quant à lui, choisi de se produire en quartet avec Mark Tuner au saxophone ténor (que l’on retrouve au sein de plusieurs de ses projets), le pilier fidèle d’entre les fidèles Thomas Bramerie à la contrebasse et Jeff Ballard à la batterie (qui a participé à son dernier enregistrement en trio). Quartet franco-américain donc, le répertoire tournait autour des compositions de Baptiste et de Mark (The Edonist, Sonnet for Stevie), plus un Along Came Betty, un des chevaux de bataille de Mark Turner, thème de Benny Golson à l’harmonie difficile et qui méritait ce soir le détour. Certes cette première soirée faisait peut être plus office de mise en route, la complexité (ce qui n’est pas une critique) de la musique proposée demandant plus de fluidité, de respiration, de contrastes pour pouvoir donner cette impression de facilité et permettre aux musiciens d’être un peu moins sur la retenue.

Mark Turner
Paris, août 2015.
© Pierre Gros

Mais quand on a une telle expérience derrière soi on est toujours capable d’être au dessus de la moyenne. Au final l’intérêt de ce concert en club résidait dans ce qui se passait sur scène et ici je parle de proximité, de théâtralité. Dans l’attitude de Baptiste qui dirige du regard, du sourire, du clavier et de Mark Tuner qui n’est certes pas le musicien qui donne le plus envie de sauter de joie tellement il est impassible. Mais être là à quelques mètres, entendre ce son de ténor, mesurer que l’apparent détachement de Mark n’est qu’un leurre car quand il ne chorusse pas il joue encore au regard du mouvement imperceptible de ses doigts sur les clefs de son saxophone, des phrases que lui seul entend quand le trio improvise. Et si Thomas Bramerie donnait l’impression de s’accrocher quelque peu à la partition, le joyeux semblait être Jeff Ballard dont on sentait l’implication dans chaque frappe, visage expressif, heureux de jouer et dont le souci majeur est, on le devine, de swinguer, on peut juste regretter le peu de place que le reste du groupe lui a laissé.

Peut-être manquait il d’un peu de chaleur, de complicité pour que cette soirée reste gravée dans notre mémoire mais un beau concert tout même par d’excellents musiciens que rien n’est, semble-t-il, susceptible de désarçonner même pas le manque de répétitions.

Mark Tuner : saxophone ténor /
Baptiste Trotignon : piano /
Thomas Bramerie : contrebasse /
Jeff Ballard : batterie

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