Un soir au Goethe Institut

qÖÖlp  : allez savoir ce qui se cache derrière ce sigle imprononçable qui appelle la bien connue réaction « à vos souhaits !!! ». Entre « quoi ? On Oublie le pain ? » et « qui Omet Oreste le paie », l’énigme n’est pas résolue.
Ils sont quatre, trois cordes, un batteur : Ronny GRAUPE guitare, Valentin CECCALDI violoncelle, Théo CECCALDI violon et Christian LILLINGER batterie. Ils sortent de quatre jours de résidence et présentent le fruit de leurs entrailles musicales, une suite de 45 minutes non stop mêlant des compos de Valentin, Christian et Ronny.

L’entrée en matière est du genre tous aux abris, une manière comme une autre de secouer les spectateurs qui auraient fréquenté avec excès le bar ( die Stube  ? ) du Goethe Institut. Le batteur, ils ont dû le frustrer pendant quatre jours, lui attacher les bras, lui menotter les pieds, à moins qu’ils ne soient allés s’inspirer des photos de bondage de ARAKI au proche Musée Guimet. Bref, ça déménage, il y a plusieurs étages, la grue est en panne, tout passe par l’escalier.
Puis, ils tournent la page et, dans un mode minimaliste, nous entraînent dans un univers apaisé. Quatre hommes, combien de possibilités ? 15 !!!
Ils les exploitent toutes : quartet, trios, duos, solos ( on dit un solo des soli ? Un lavabo des lavabi ? ). On pourrait même imaginer, outre les 15 possibilités, qu’ils ont fabriqué leur suite avec une matrice à double entrée et quelques critères variables pour une fertilisation croisée bienvenue : écrit vs improvisé, forte vs piano ( sans oublier les niveaux intermédiaires-mezzo forte, mezzo piano, fortissimo, etc ), presto vs largo, répétitif vs pas répétitif, etc...
Secouez la boîte, regardez l’output et jouez !!!
La troisième pièce est un bijou d’écriture ciselé-sophistiqué bousculé par des impros. Chacun, dans un respect impressionnant du collectif, a fait entendre sa petite musique et la fluidité des différents formats impressionne : solo devenant duo, duo lui-même soudain soutenu par les deux derniers qui glissent derrière lui comme un décor inattendu.
Un bel exemple de rencontre fertile entre deux univers voisins et différents, un bel exemple de complicité-complémentarité franco-allemande.
À suivre.

Jeudi 26 mai
Goethe Institut
17 avenue d’Iéna
75016 Paris