La tentation du jazz

> "Jazz Dans les Prés" - Vendredi 15 septembre 2017 à 21H - Salle des fêtes / Lantheuil (14)

Avant, pendant, après Jazzitudes en Pays d’Auge (cf. article du 06 septembre 2017), il y a Jazz dans les près. Troisième édition, vingt neuf dates d’avril à novembre réparties sur le territoire des trois départements (ex)bas-normands. Un principe : un invité de marque pour trois concerts en trio sur trois lieux répartis -presque toujours- sur les trois départements. Un second principe également : l’invité est obligatoirement accompagné par des musiciens régionaux. On remarquera enfin que parmi les têtes d’affiche figurent des musiciens reconnus originaires de la région : ce fût le cas l’an passé avec l’organiste Emmanuel Bex et le guitariste Olivier Louvel. Cette nouvelle édition 2017 a choisi la flûtiste Ludivine Issambourg ainsi que la chanteuse Julie Erikssen, caennaises –ou tout comme- toutes les deux.

Étienne Déconfin, Antoine Godey, Julie Erikssen, Guilaume Chevillard
© Sophie de Courrèges

Julie Erikssen connue pour le grand public l’est peut-être un peu moins pour les amateurs de jazz. Vainqueur de l’émission musicale "The Voice" [1], elle a enregistré un single dont le titre “Breathe” n’est pas sans rappeler cette autre chanteuse danoise Agnès Obel dans un registre poético-pop folk. Mais c’est avec un répertoire essentiellement consacré aux standards et entourée d’un trio jazz qu’elle s’est affichée pour ce premier des trois concerts normands. On trouvait ainsi le fidèle batteur Guillaume Chevilllard (également cheville ouvrière de ce Jazz dans les prés, le contrebassiste-chanteur Antoine Godey ainsi que et le pianiste –exception au principe- Etienne Déconfin, pas normand mais originaire de Bourges et ayant enregistré aux côtés d’un musicien mâconnais venu de Caen, le bien connu saxophoniste Gaël Horellou !
Force est de constater que cela lui réussit bien. Certes les thèmes ont un indémodable attrait ; certes une rythmique jazz fait bien les choses mais la belle présence de la chanteuse, ses qualités vocales indéniables et sa conviction dans les interprétations ont su donner vie, spontanéité et fantaisie à un répertoire tant et tant de fois visité pourtant. Et lorsqu’elle puise dans les compositions françaises, c’est à l’américaine Stacey Kent qu’elle emprunte le titre C’est le printemps (qu’elle-même avait emprunté à… Jean Sablon).
Si l’avenir de Julie Erikssen n’est pas nécessairement jazz ou du moins systématiquement jazz, c’est cependant en compagnie de la section rythmique de cette autre chanteuse Elisabeth Kontomanou qu’elle a été invitée au Sunside en août dernier pour trois soirées dont l’une consacrée à George Gershwin. Soit avec le pianiste Laurent Courthaliac [2], le batteur Donald Kontomou et le contrebassiste Thomas Bramerie.
Chanteuse à suivre donc.
Un disque en attente devrait être au croisement de cette tentation du jazz et de cette ambiguïté.

Consultez le programme de "Jazz dans les prés" pour les prochains mois : www.fcb.varembert.com


[1Julie Erikssen est connue sous les nom de scène de Jody !

[2Également présent dans son duo avec la chanteuse pour son CD paru en 2016 :Winter Wonderland. mais absent à Jazzitudes de l’an passé contrairement à ce que nous avons indiqué par erreur dans notre compte rendu C’était bien en effet Paul Lay qui accompagnait alors sur la scène de Lisieux Eric Le Lann.