Jazz pour un temps présent

| 00- UNCLE BIM . 4:06 PM
| 01- NADJA TRIO & INVITE.ES . Reflets


  UNCLE BIM . 4:06 AM

Stom My Switch Production

Bastien Ballaz : trombone
Jérôme Muriez  : batterie
Denis Frangulian : basse

Toujours et encore du jazz venu de Marseille. Avec un trio basse, batterie, trombone original dans son instrumentation et tout autant dans ses compositions et arrangements, rien ne laisse supposer que les premiers accords qui tombent à nos évoquent plutôt les arrangements de Michel Colombier de Pierre Henry avec la contribution des Spooky Tooth la voix étant également présente sur l’un des titres). Cette messe n’est certes pas celle du temps présent, même si le traitement électronique de l’instrument soliste, le trombone, n’est pas sans rappeler les grandes orgues et que, de surcroit, cette musique est bel et bien contemporaine. Tant il est vrai que dans la galaxie jazz, Uncle Bim avec ses trois musiciens entraîne dans son sillage, improvisation, acoustique, électronique, jazz et rock. Retour sur terre néanmoins garanti par l’entremise du tromboniste Bastien Ballaz, en particulier dans la composition qui donne son titre à l’album.
L’aventure commence donc à chacun des morceaux et le sens du voyage ne se révèle qu’à son terme. Loin du trio de jazz classique, l’écriture de l’ensemble du disque réserve de surprises. Y compris lorsque au détour d’une reprise (l‘unique) du célèbre titre « River man » de Nick Drake, chanteur pop anglais des années 7O à la brève carrière, le trio semble rentrer dans les clous dans un premier temps, respectueux de la mélodie avant d’apposer vocalement et électroniquement sa signature.
Un premier disque d’Uncle Bim prometteur.

Jean-Louis Libois


www.uncle-bim.com


  NADJA TRIO & INVITE.ES . Reflets

Empreinte

Jean-Mathias Petri : flûte, compositions
Christophe Lavergne  : batterie, percussions
Jean-Philippe Lavergne : Orgue Hammond B3

Raphaëlle Brochet : voix
Serena Fisseau : voix, textes
Serge Lazarevitch : guitare
Patrice Legeay : vibraphone, percussions

A nouveau un trio (basse-orgue-batterie) mais changement de décor et retour sur terre ,là aussi, (où l’on entend une chanson sur le confinement) avec ce disque « Reflets ». Ce qui n ‘enlève rien, bien sûr, à l’intérêt de ce projet associant de nombreux invités, tels Serge Lazarevitch à la guitare, Raphaëlle Brochet et Serena Fisseau aux voix ainsi que Patrice Legeay aux percussions. On le voit, les frères Lavergne respectivement Jean Philippe à l’orgue Hammond et Christophe à la batterie ainsi que Jean-Mathias Petri aux flûtes et aux compositions sont largement épaulés. Et cela finit par constituer un collectif dont chaque titre, néanmoins, porte l’inflexion des invités respectifs. Et ce n’est pas le moindre charme de ce CD que de faire se succéder des climats, des couleurs qui viennent nuancer le trio de base. Ceci vaut aussi bien pour l’apport de la guitare qui module le son du trio, que pour l’ajout de la voix, qu’elle « scat » (« Bavardages ») à la mode indienne ou qu’elle chante telle la séduisante mélodie du confinement composée et chantée par Serena Fisseau.
Les hommages viennent compléter ces divers reflets proposés par cet album : hommage au violoncelliste Pablo Casals, aux victimes de l’ouragan Katrina ou bien encore au compositeur Béla Bartök sans oublier la reprise à la fois subtile et swingante d’un thème de cet autre organiste, Larry Young.
Un pied dans le classique, toujours dans l’invention ; au total, un disque reflet du jazz d’aujourd’hui.

Jean-Louis Libois


www.jeanmathias-petri.com/programmes/nadja/