Après une inauguration en fanfare avec le populaire chanteur-guitariste Sanseverino début mars, drainant un public plus nombreux que jamais, le festival Jazz dans les prés a poursuivi sa 9ème édition avec la venue de la chanteuse Mandy Lerouge pour trois soirées déclinées, selon la tradition du festival, dans les trois départements bas-normands.
Si le jazz ne joue, dans cette invitation, qu’un rôle secondaire, le tango n’en est pas pour autant l’invité principal. Quoique d’origine argentine (née en France) Mandy Lerouge a fait le choix des chansons populaires du nord du pays aux confins de la Cordillère des Andes. Ce répertoire qu’elle est allée recueillir lors de voyages en Amérique latine, semble venir tout droit de sa personne tant elle sait se montrer une interprète convaincue et convaincante. Entourée d’un fidèle musicien, le pianiste Lalo Zanelli et du contrebassiste caennais Antoine Gaudet ainsi que du directeur artistique et animateur de ce festival, le batteur Guillaume Chevillard, c’est avec une belle présence scénique, ses qualités vocales et d’interprète voire de musicienne qu’elle fait exister non seulement son répertoire mais aussi qu’elle transporte son auditoire loin des sphères normandes. Ainsi au terme de ce voyage musical, plus d’une heure et demie durant, elle a su faire partager un folklore musical à la fois exigeant et populaire qui nous reste largement inconnu même si un emprunt au grand compositeur argentin Atahmalpa Yupanqui nous ramenait au terme du voyage en pays de connaissance.

En effet, c’est avec humour et à-propos que la chanteuse dévoila, en fin de concert, le lien entre ces deux contrées que tout semble éloigner. En dehors des terres d’élevage pour les chevaux (animal qui lui est cher, ainsi qu’en témoigne la pochette de son premier disque) qui les unissent et de la présence plus généralement de la nature, il y a cet étonnant lien musical avec le célèbre interprète argentin, dû à son épouse pianiste et compositrice Pablo del Cerro, ou si on préfère Antoinette Pépin de son vrai nom, française née à Saint Pierre et Miquelon d’un père français et familière des cieux normands de Caen et de Granville dans la Manche !
Il est aussi vrai que le plus argentin des chanteurs de tango Carlos Gardel est né à Toulouse et… que Atahmalpa Yupanqui lui-même, né d’une mère basque, est décédé à Nimes.
C’est donc un voyage inversé que Mandy Lerouge a proposé aux nombreux spectateurs sous les voûtes du château de Creully, avec talent et avec succès.


Mandy Lerouge : voix percussions
Lalo Zanelli : piano voix
Antoine Gaudet : contrebasse
Guillaume Chevillard : batterie


Photos : Maud Godignon


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Kirk Joseph 15,16,17 septembre
En clôture :Théo Ceccaldi 6,7,8 octobre


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