Jeudi 27 février 2025

Joséphine Besançon : Clarinettes
Charles Paillet : guitare
Fanny Bouteiller : contrebasse
Matheo Ciesla : batterie

Felsenmeer  ? Rocher en forme de dalle de petite dimension, tapissé de lichens et de mousses. C’est également un quartet constitué de jeunes pousses faisant du jazz à la française, quelque part entre les sphères de grands anciens tels Sclavis, Rousseau, Texier, Portal, et j’en passe un nombre certain tant les galaxies sont nombreuses et les étoiles plus ou moins scintillantes. Au Chien à 3 pattes, version hivernale Pêle-Mêle café montmerlois beaujolpif et tutti quanti, en ce 27 février qui vit naître le nobélisé John Steinbeck (1902-1968), une perle cet homme-là, mais aussi Lawrence Durrell (1912-1990), l’homme du Quatuor d’Alexandrie, j’eus le plaisir d’écouter une musique très écrite, mélodique (si j’excepte un court passage paisiblement bruitiste) riche de détails sonores et joliment timbrée. L’un des avantages que possèdent les jeunes musiciens français du ce siècle déjà bien abîmé, c’est qu’ils ont bouffé du conservatoire à la louche et qu’ils sont techniquement impeccables, ce qui permit au quartet d’être audacieux, notamment dans l’élaboration de structures complexes. Les dites structures demeurèrent cependant très accessibles à l’ouïe et les auditeurs purent naviguer de concert et avec bonheur dans l’univers musical du combo, non dénué de finesse, entre les tableaux paysagers exposés construits sur des formes douces menant le plus souvent à des points d’acmé expressionnistes. À ce sujet, je notai que certaines phases inflammatoires propulsées par la batterie couvrirent plus qu’il n’eut fallu les sons des trois autres instrumentistes, il est vrai absorbé par une salle comble sinon plus (ce qui est toujours un signe encourageant, n’est-ce pas) ; rien de rédhibitoire cependant dans cette gène auditive passagère. Sur la route du retour, je songeai néanmoins qu’après quatre jours de résidence, la musique, bien qu’elle fût interprétée avec maestria, demeurait encore un peu verte, pas inaboutie mais légèrement timide.. N’omettons pas de nous souvenir, le dicton proverbialement l’affirme, qu’à la sainte Honorine bourgeonne l’aubépine. J’aimerais donc les écouter une autre fois quand tout aura fleuri car le terreau est bon ; il est indubitable que l’occasion se présentera tôt ou tard car ils sont jeunes, eux… et je ne suis pas jaloux.


Photographie © Yves Dorison - tous droits réservés


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