Dimanche 13 avril 2025

Joe Sanders : contrebasse
Logan Richardson : saxophone alto
Seamus Blake : saxophone ténor
Greg Hutchinson : batterie

Seamus Blake, Logan Richardson, Joe Sanders, Greg Hutchinson
Seamus Blake, Logan Richardson, Joe Sanders, Greg Hutchinson
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Le dimanche 13 avril, jour qui vit en 1742 la création du Messie de Haendel et en 1946 la naissance d’Al Green ou encore en 1906 celle de Bud Freeman, j’étais au Crescent pour écouter le quartet du contrebassiste Joe Sanders. Une excellente idée en fait. Accompagné par les saxophonistes Logan Richardson et Seamus Blake ainsi que du batteur Greg Hutchinson, autrement dit des pointures de chez pointures ayant des curriculum vitae long comme un jour sans pain, Le natif de Milwaukee, installé dans le sud de la France depuis quelques années, proposa au public du Crescent un jazz ouvert et énergique qui donna de l’espace à chacun des protagonistes du groupe. Un petit coup d’Ornette au premier set, un Hey Joe hendrixien et furieux par là pour l’achever, un medley de ballades un peu plus loin et un titre du contrebassiste qu’il vénère, Charles Mingus pour ne pas le citer, Flowers for a lady, pour achever le second set avant un rappel en solo, je ne vous fais pas la liste complète des titres interprétés, et le tour fut joué. Je notai quelques approximations (c’était le premier concert de la tournée) qui ne dérangèrent personne (ou si peu) car portées par une belle énergie et une connivence rieuse entre les musiciens du quartet. Du groove il y eut, de la puissance aussi. Ajoutez de la musicalité à la louche et de sérieuses envolées flirtant avec le free, des soli de tueurs, beaucoup de rires et vous avez une bonne idée du bon moment que l’auditoire (avec un nombre conséquent de musiciens régionaux) passa ; il le fit d’ailleurs savoir avec constance tout au long du concert. Le leader ayant un son et une musicalité en tout point remarquables (et identifiables), je goûtai volontiers ses interventions et cela ne signifia pas que j’oubliai pour autant d’écouter les autres dont le talent s’exprima de concert avec lui malgré les imprécisions précitées qui furent étouffées par une bonne humeur, un enjouement, communicatifs qui auraient fait danser la gigue à des neurasthéniques. Mais qu’on ne s’y trompe pas, ce quartet possède toutes les qualités, s’il s’exprime dans la durée, pour être une référence dans les années à venir. C’est tout ce que je leur souhaite. Pour rappel, « À la sainte-Ida, crains petites gelées et coup de froid » et n’oubliez pas de planter les patates…


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