Trois disques et... plein d’invités !
Jazz Family
Antoine Brochot : contrebasse, compositions
Baptiste Horcholle : saxophone ténor et soprano
Matthieu Trovato : piano
Oscar Georges : batterie
Invités :
Jay Jules : voix
Léa Ciechelski : saxophone alto,voix
Romain Pilon : guitare
Les indications biographiques sont minimalistes concernant ce jeune contrebassiste suisse qui, avec la parution de son disque Fundamentum en 2022, remportait le 1er prix de composition des Trophées du Sunside l’année suivante.
Dans sa présentation, Antoine Brochot plutôt que de s’étendre sur ses influences musicales, choisit d’évoquer son engagement sous la forme d’ hommages à la Commune, au jeune résistant Jean Pierre Timbaud ou bien encore cette dédicace à l’iranienne Narges Mohammadi, prix Nobel de la paix où fort heureusement les textes restent en retrait.
C’est donc à la musique que revient l’essentiel du discours au travers des compositions personnelles du contrebassiste. Généreuses dans les intentions aussi bien que dans leur réalisation, elles fédèrent l’ensemble des musiciens au point de donner le sentiment d’une oeuvre collective tout en faisant place à l’expression personnelle du quartette. Baptiste Horcholle ainsi que sa collègue invitée, également saxophoniste Lea Ciechelski apportent une touche de lyrisme à ce collectif bien en place . « Résistante à la résignation, cette musique invite à l’introspection, la danse, et à un optimiste libérateur » peut-on lire à titre programmatique.Tout un programme en effet !
L’horizon Violet
Lucas Dorado : vibraphone, compositions
Fabrizio Colombo : bandonéon
Gabriel Zamora-Cortese : guitare
Michelangelo Scandroglio : contrebasse
Sacha Souêtre : batterie
Invités :
Ingrid Legrand : voix
Aitzi Cofre Real : voix
Juan Villarroel : basse électrique
Minino Garay : percussions
Fabian Suarez : percussions
Né en Suisse où il a effectué ses études, c’est au Jazz Institud de Berlin que s’effectue sa formation de musicien. Lucas Dorado choisit alors un instrument, le vibraphone, avec lequel cependant il va retrouver ses origines argentines.
Dans ce premier disque où il s’est entouré de jeunes musiciens parisiens pour un quintette qui accueille par ailleurs cinq autres musiciens,vibraphone, bandonéon, guitare … font ici bon ménage au profit de compositions -pour la plupart -personnelles dont le résultat surprend et séduit par son originalité.
L’influence argentine présente dans de nombreux titres ((hommage du guitariste à son père, à la chanteuse Mercedes Sosa, reprise d’un tango argentin…) sans se dissoudre dans le jazz s’amalgame avec une légèreté qui doit aussi beaucoup aux voix (Ingrid Legrand , Aitzi Cofre Real) ainsi qu’aux percussions Minino Garay et Fabian Suarez.
Une instrumentation originale pour une musique ensoleillée qui se métisse naturellement pour le plus grand plaisir de l’auditeur.
Jazz Family
Fred Nardin : piano
Viktor Nyberg : contrebasse
Romain Sarron : batterie
Invités :
Anne Sila : voix
Stefano Di Battista : saxophone
Max Pinto : saxophone
Raynald Colom : trompette
Maxime Fougères : guitare
Sébastien Giniaux : guitare
Inor Sotolongo : percussions
Au départ un trio en douceur qui s’anime au fil du premier titre Nightcall de Kavinsky (entendu lors de la cérémonie des Jeux olympiques de Paris) sous les doigts du pianiste, rejoint par Inor Sotolongo aux percussions. Dans la continuité mélodique Fred Nardin s’adjoint ensuite les « services » de Max Pinto autour d’une composition (Magic Trip) due à Pascal Obispo ( chanteur dont Fred Nardin est par ailleurs l’arrangeur) avant de croiser sur son chemin la guitare de Maxime Fougères et de retrouver les percussions Inor Sotolongo.
Chaque titre est ainsi l’occasion d’une nouvelle rencontre et d’infinies variations, parfois presque insensibles ou au contraire très visibles telle cette belle reprise par la voix de Anne Sila d’un thème populaire de Philippe Sarde pour le film Les choses de la vie de Claude Sautet.
Si l’éclectisme règne en maître dans ce disque ; au jazz revient cependant de retrouver ses droits avec un Eronel endiablé de Thelonious Monk ou bien encore Deluge de Wayne Shorter.
De la même manière si la présence d’invités ( Stefano Di Battista, Raynald Colom, saxophones, Sebastien Giniaux guitare… ) apporte une touche personnelle à la palette sonore du disque,
c’est le trio qui en reste l’armature, avec son leader Fred Nardin, Viktor Nyberg, contrebasse, Romain Sarron batterie ,ses nombreuses compositions personnelles et ses interprétations classiques et très « classe » ; chaque invité « constituant alors un plus ».