À l’Entrepôt entre potes

L’entrepôt, c’est ce genre d’endroit qu’on aimerait trouver à deux pas de chez soi. Un endroit où discuter avec le voisin qui se pointe chaque jour avec sa guitare dans les bras, se restaurer, lire son journal, voir des films intelligents, écouter du jazz (entre autres...) et avoir le choix chaque soir d’un petit quelque chose qui donne encore plus de goût à la vie. Un bel endroit.

Ce soir, la salle du bistrot est transformée en cabaret : y’a ceux qui dînent en attendant le concert du Laurent MIGNARD Duke Orchestra et y’a les autres, plantés au bar. Il faudrait relire"Le grand sommeil" de Raymond Chandler et imaginer la rue de Pressensé installée dans Poisonville. Avec des coups de feu dans la nuit, des galopades et des mecs louches à chapeaux venant se planquer quelques instants au bout du zinc avant de retourner affronter leur destin.

Laurent Mignard, par Christian Ducasse.
© Christian Ducasse

L’orchestre a le "look" des big bands de la seconde moitié du XXè siècle : le trio piano-basse-batterie à gauche de la formation, les souffleurs à anches au premier rang, les trombones derrière eux et tout en haut, les trompettistes. Avec bien sûr, de grands pupitres artistiquement décorés devant lesquels le boss va se placer.

Sont rassemblés ce soir, sous la houlette de Laurent MIGNARD :
aux saxophones et clarinettes : Didier DESBOIS, Aurélie TROPEZ, Fred COUDERC, Nicolas MONTIER, Philippe CHAGNE ; aux trombones : Jean-Louis DAMANT, Guy FIGLIONLOS, Guy ARBION ; aux trompettes : François BIENSAN, Franck DELPEUT, Richard BLANCHET, Franck GUICHERD ; au piano : Philippe MILANTA ; à la contrebasse : Bruno ROUSSELET ; à la batterie : Julie SAURY.

Après l’incontournable Take the A Train en ouverture tonitruante, l’orchestre va interpréter entre autres : Chelsea Bridge, Concerto for Cootie, Harlem Airshaft, Ko-Ko, Mood Indigo, Diminuendo et Crescendo in Blue, Raincheck et terminera par le célèbrissime Perdido.

Laurent Mignard, par Christian Ducasse.
© Christian Ducasse

La pièce Ko-Ko nous vaut les interventions pédagogiques de Claude CARRIÈRE et de Philippe BAUDOIN pour une présentation historique ainsi qu’une analyse de son écriture et de sa structure.

C’est swing, c’est enlevé, on a envie de bouger. Mon voisin qui s’imbibe gentiment au rhum blanc demande à la cantonade si c’est du rock ou de la salsa. Quelques solistes se mettent en valeur, en particulier les deux sax ténor Fred COUDERC et Nicolas MONTIER qui nous offrent un duel (musical) à l’ancienne de belle tenue. Nous partons juste avant le dernier métro, il fait à peine moins chaud dehors et les bandits ont filé dans la nuit.


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