Émile Parisien (saxes), Julien Touery (piano), Ivan Gélugne (contrebasse), Sylvain Darrifourcq (batterie) ont enregistré en été 2006 un album réjouissant ! Jacques Chesnel est emballé !
Bigre, quelle claque… Michel Delorme (l’ami chroniqueur et auteur du texte de présentation) m’avait dit tout le bien (faible mot) qu’il pensait du jeune homme lors de ses prestations à Marciac, mais je ne m’attendais pas à ressentir un tel enthousiasme à l’écoute de son CD produit par un nouveau label ancré dans le Limousin et jusque-là dévolu à la musique ancienne, notamment l’Ensemble Baroque de Limoges dirigé par le talentueux violoncelliste Christophe Coin, et récemment au jazz avec les albums du batteur Bertrand Renaudin et du pianiste Yaron Herman.
Il faut bien avouer que dans le contexte actuel où chaque jeune (et aussi moins jeune) cherche à se singulariser par des recherches orientées dans le même sens (suivez mon oreille), ce jeune homme (né en 1982) et ses complices n’y vont pas par quatre chemins ; pan !, directement dans cette nouvelle liberté (expression moins connotée que new free pour les inconditionnels de « freesons », ah ! si seulement ce Parisien faisait partie de l’AACM) initialisée par le plus grand créateur/défricheur du jazz actuel qu’est Wayne Shorter sous les ombres tutélaires de l’éternel John Coltrane et du géant Mingus , avec cependant une précision nécessaire : il ne s’agit nullement de clonage musical mais bien de le même démarche : d’abord se débarrasser de l’encombrante formule exposition du thème – chorus – thème final et surtout ne pas se complaire à défiler des phrases empruntées à d’autres, éviter les clichés redondants…
Ce qui étonne également, c’est la maîtrise d’Emile sur le soprano, la chaleur/rondeur du son qu’il en tire, sa fougue très expressionniste en de longs épanchements/éruptions sans faillir tout au long des plages composées seul ou collectivement qu’on pourrait analyser une à une, ce que je me refuse de faire tant est constante la qualité de cette production éminemment lyrique, bouillonnante d’idées neuves et variées, sous hot tension, débordante de créativité, d’exaltation…
Et, toujours suivant le perspicace M.Delorme, les prestations « live » sont encore plus emballantes , alors…
Alors, au revoir porc-émile… on attend déjà la suite… très vite.
> ÉMILE PARISIEN - au revoir porc-épic - Laborie Jazz LJ 03 distribution Naïve
Émile Parisien (saxophones alto et soprano), Julien Touery (piano)
Ivan Gélugne (contrebasse), Sylvain Darrifourcq (batterie)
Enregistré en été 2006
1/ Poupée russe. 2/ Le clown tueur de la fête foraine. 3/ Hysm. 4/ Pitèt’ le fil rouge. 5/ Eskal. 6/ Pteroïs Volitan. 7/ Au revoir porc-épic. 7/ L’amante religieuse.
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