Dix Petits Zèbres ? De Purs Zombies ? Dis Pas Zut ?

Non. Cinq lascars qui créent une musique étrange. Étrange au point de convoquer illico presto sur mon écran virtuel, un genre de hologramme personnel et furtif, des bribes des films Ghost Dog, Sirène Rouge et Truands. Cette musique étrange sonne comme la bande-son d’un road movie urbain. Il est tard, les honnêtes gens sont couchés. Il fait un froid humide qui n’incite pas à la déambulation nocturne. Un entrepôt quelque part à la lisière de la ville, de grosses berlines allemandes. Des armes de poing sérieuses avec des munitions en pagaille et deux fusils Mossberg 500 Cruiser. Des hommes attendent, patients et énervés. Il y a des courses-poursuites dans des zones industrielles désertes et sombres, des bretelles d’accès sont prises à contre-sens, les pneus fument, les carrosseries souffrent. On jette une femme à l’arrière d’une voiture. Une friche industrielle traversée par des rails herbus. Des galopades sur une passerelle métallique au-dessus des camions au repos dans un centre logistique. Des coups de feu éclatent, un homme pleure en retenant ses tripes. Au cœur de la nuit, quand la ville fait silence, de nouvelles attentes et des questions que personne n’avoue : « qu’est-ce que je fous là ? Vais-je mourir cette nuit ?  ». Une oasis en forme de fin de banquet de noces, des chansons dérisoires, de l’alcool, l’urgence du désespoir avant l’ultime empoignade sèche et violente telle une masse qui s’abat sur une enclume.

DPZ : "He’s looking at you, Kid"

Thomas De Pourquery : sax alto et soprano, chant, Daniel Zimmermann, trombone, Maxime Delpierre, guitare, effets, Sylvain Daniel, guitare basse, électronique, David Aknin, batterie.

Au Triton ce vendredi soir, 29 janvier 2010.







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