La rue des Lombards, territoire de tous les swing, justifie son rang semaines après semaines. Inclus dans la luxuriante programmation du JVC Jazz festival le quartet du trompettiste américain Roy Campbell était présent deux soirées.
Les inattentifs ou grincheux, sans qui l’ennui serait envahissant, objectent souvent que Sunside/Sunset, Baiser Salé ou Duc des Lombards ne proposent que la musique évidente. Ils n’oseraient pas le mot " commerciale". A observer la chose au plus près il en va autrement et la présence de Daniel Carter ( flûtes / saxophones /...), William Parker (contrebasse ) Hamid Drake ( batterie) aux côtés du trompettiste Roy Campbell a permis aux fans de la Great Black Music d’être à la fête.
L’homme au chapeau avait une fois de plus déplacé des machines enregistreuses et un cd est annoncé sur Marge. Ces derniers mois, Gérard Terronès en documentariste obstiné de musique live a réalisé pas moins de trois disques dans les clubs dirigés par Stephane Portet.
Sur le petit podium du Sunset, Roy Campbell et ses compagnons ont offert un spectre varié de leur univers. Les compères de jeu laissaient à entendre ce qui fait la force des lieux de Chicago (Velvet Lounge ) ou New York ( Festival Visions ). Improvisations chatoyantes soutenues d’une rythmique aux belles fondations, soit une puissance qui rappelle que l’école de la free musique est toujours dans la course au bonheur. Les quatre artistes porteurs d’une tradition où l’ Afrique est omniprésente n’hésitent pas à recourir à la panoplie complète de la bimbeloterie qui parfume leur art. Clochettes, sifflets, flûtes artisanales, ... autant d’ objets qui épicent leurs mets roboratifs. Un jazz qu’on pourrait qualifier de No Limit tant pour l’aspect sonore que visuel. Tout est action ici : engagement des corps, sudation et ondes effervescentes.
Spectacle total et le public ne s’ y ai pas trompé, deux soirs d’affilée la salle du Sunset était comme aime à le dire : "blindée".