Les bonnes idées n’ont pas d’âge, elles ont seulement de l’avenir

Inutile de pratiquer l’ablation d’un doigt du Triton pour connaître son âge : ce soir, il a 10 ans et les petites mains qui, dans l’ombre ou la lumière, s’activent à l’animer ( = insuffler de la vie !!) doivent frissonner de plaisir.

Ce soir, c’est l’anniversaire qui réunit les amis du lieu. Les amis étant les musiciens, le public, les petites mains et tous les autres. Les amis parce qu’ici, l’humain est au centre de toutes les préoccupations. L’HUMAIN. Autant dire qu’à l’époque de la cupidité d’une minorité érigée en art de vivre et de la gestion économique comme seule vision du vivre ensemble, on est, ici, dans un village gaulois.

L’organisation est parfaite : accueil aimable ( pléonasme tritonien ), le film des 10 ans tourne en boucle dans une salle qui sera bientôt le nouveau restaurant, le buffet somptueusement simple et goûteux, le bar où le densité de musiciens est rare ( 4 contrebassistes au m2 : Chevillon, Léandre, Benita, Texier : que du lourd !! ) et la salle de concert, prête à accueillir, en rotations forcées s’il le faut, les fous de musique.

Les 10 ans du Triton (Les Lilas - 93) le 20 novembre 2010.

Lorsque la stratégie du choc cupido-libéral met à bas les fondements de la démocratie et écrase son gros cul vulgaire sur l’utopie concrète du Conseil National de la Résistance, quoi de plus réjouissant qu’un lieu de haute culture où des papis chenus et des mamies aux invraisemblables indéfrisables bleu électrique voisinent avec des enfants, leurs parents et tant d’amateurs ( dilettante, mélomanes, …. ) fervents prêts à toutes les aventures proposées par les frères VIVANTE. D’accord, ça fait un peu DALTON mais là on en a deux seulement et deux bons. Ils ont concocté un programme malin en trois parties.

En prime time, genre soft drink, thé et gâteaux au gingembre, règnent l’acoustique et majoritairement des instruments à cordes. La patte du Triton, scène des musiques présentes, nous fait passer d’emblée de Las Malenas, orchestre de tango féminin à la musique totalement écrite, aux furieux des musiques improvisées dont on ne sait s’ils sont vraiment écolo ou anti-imprimeurs en venant sans aucune partition : d’abord Guillaume Roy, Hasse Poulsen, Régis Huby, puis Vincent Courtois et Bruno Chevillon. Les suivent Sophia Domancich, John Greaves et Courtois, le trio Pradal quintet ( oui, un trio à 5 ) et enfin Hadouk trio.

Après le dîner et les discours ( qu’on n’est pas obligé d’écouter...), on fait dans le jazz avec à l’affiche le top du top du top et les gros bras musculeux de : Michel Portal, Éric Échampard, Bruno Chevillon, Louis Sclavis, Vincent Courtois, Élise Caron, Sylvain Luc, Yves Robert, Henri Texier, Simon Goubert, Emmanuel BEX, Michel Benita, Christian Vander.

Excusez du peu !! Ceux qui manquent n’ont pas pu venir ou ont envoyé un mot de leurs parents.
Enfin-finalement-pour-finir, la scène appartient aux passionnants agités électriques défricheurs : Collignon et son Jus de Bocse, Guillaume Perret et The electric epic, Morglbl, One shot, Big Dez and friends...

Il y en a pour tous les goûts : la biodiversité musicale dans toute sa splendeur dans un lieu éminent politique. Au meilleur sens du terme. Rien de tel pour prolonger une telle soirée que de relire « Les jours heureux » (2010, La Découverte ) et de lire, c’est tout chaud, ça vient de sortir : « INDIGNEZ-VOUS ! » de Stéphane HESSEL aux éditions Indigène qui se termine ainsi :

  • "Créer, c’est résister,
  • Résister, c’est créer".

Ce qui va comme un gant aux inventeurs permanents du Triton.

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