et pas ailleurs

Soirée de printemps estival au Triton, jeudi 19 mai 2011.

Le quatuor/quartet IXI donne à entendre sa musique : Régis HUBY et Irène LECOQ, violon, Guillaume ROY, violon alto, Atsushi SAKAÏ violoncelle.
« Harmonie du soir » de Baudelaire pourrait induire un petit quelque chose à propos de ce concert :

Chaque fleur s’évapore ainsi qu’un encensoir ;
Le violon frémit comme un cœur qu’on afflige ;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Les Quatuor IXI
Les Quatuor IXI

Ben, non. Pas de valse mélancolique ni de langoureux vertige, pas de ciel triste et beau. Des spectateurs subjugués, attentifs, épatés, parmi eux nombre de musiciens coutumiers de ces instruments à cordes pincées, frottées, grattées, frappées ( Fais-moi mal, Johnny !! ).

À la croisée de la musique contemporaine et des musiques improvisées, ces quatre excellents musiciens nous emmènent dans un voyage écrit-improvisé où la confusion de l’auditeur est (presque) totale. Il se passe ici ce qui est plutôt une utopie du monde des organisations à savoir l’émergence d’un genre d’intelligence collective où personne ne se met en valeur au détriment de l’autre, où les chacuns œuvrent pour tous. Les moments d’improvisation font partie intégrante de l’œuvre écrite ( ou vice versa ) et il faut vraiment ouvrir les yeux et guetter qui fait quoi pour les distinguer. Solo, duo, trio, quarto : tous les formats s’y prêtent.

On n’est pas loin d’une mise en œuvre réussie du communisme défini comme « un courant de pensée de philosophie politique qui prône une société sans classe, ainsi qu’une organisation sociale sans État basée sur l’abolition de la propriété privée des moyens de productions et d’échange au profit de la propriété collective et fondée sur la mise en commun des moyens de production. »

  • Et tout ça en musique.

«  Liliane, défais tes valises, on reste !! » aurait murmuré Georges M.

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