Jeudi 3 mai, à l’abbaye de l’Epau, LE trio de Joachim KÜHN "ouvrait le bal" selon l’expression de Majid Bekkas, très enthousiaste, quelques minutes avant le concert.
Ça devient une (bonne) habitude : nous ne manquons pas le final de l’Europajazz Festival au Mans !
Cet événement incontournable achève une année d’activités extrêmement dense : des concerts, le festival So Blues en novembre et l’impressionnant "Régional Tour" de Michel Portal (du 15 mars au 7 avril).
Nous entamons un compte-rendu en plusieurs épisodes avec le trio de Joachim Kühn qui était sur la scène de l’Abbaye de l’Épau le 3 mai avant le Cuban Ensemble de David Murray.
Joachim KÜHN, ténor du piano jazz, au jeu à nul autre pareil poursuit depuis quelques temps son chemin musical avec deux musiciens dont les différences rendent la rencontre exceptionnelle.
Trois hommes habités par la musique nous invitaient ce soir-là à partager leur conversation musicale, amicale, chaleureuse, dans laquelle chacun apporte ses fondamentaux.
L’association entre le jeu fougueux du pianiste improvisateur qu’est Joachim KÜHN et les mélodies marocaines et radieuses de Majid BEKKAS est une vraie réussite.
Le guembri, merveilleux instrument à cordes traditionnel qui remplace ici la contrebasse, repousse les frontières (comme c’est heureux par les temps qui courent !) et s’intègre parfaitement (comme quoi, c’est possible !) au cœur d’un projet de jazz créatif.
Ramon LOPEZ, l’homme batterie, dont le sang espagnol (donc chaud : cliché auquel on ne coupe pas) coule dans les veines, fait corps avec son instrument et contribue à l’énergie fusionnelle qui circule sur la scène du dortoir des moines.
Don musical, don de soi : les trois s’amusent, "jouent" au sens premier du terme et c’est du bonheur pour nous qui ne nous sentons pas exclus de cette rencontre.
Tour à tour, leurs regards malicieux et leurs sourires complices cherchent à entraîner l’autre sur son chemin, le surprendre, à relancer la musique.
Alternance des notes qui se télescopent, s’entrechoquent, se bousculent, modulations de la voix ou bien solo de guembri de Majid BEKKAS : l’espace s’emplit d’ une respiration naturelle.
Pour conclure, Joachim KÜHN nous offre le morceau bien nommé "Enjoy" que nous savourons , le sourire aux lèvres.
Générosité et ferveur communicative se marient si bien avec le jazz !
Nous nous attendions à un beau concert, nous avons participé à un moment d’une grande intensité
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