Le trompettiste également pianiste et chanteur Nicholas Payton était de passage à Paris en ce début mars 2013. Philippe Paschel l’a écouté.
On pouvait voir dans les rues de Madrid, il y a une dizaine d’années, un gamin qui jouait simultanément du clavier, de la trompette et de la batterie. Nicholas PAYTON (New-Orleans, 1973) -dont l’apparence physique (vêtu de noir et portant chapeau avec quelques plumes colorées) ne correspondait pas à celle de l’affiche l’annonçant (costume-cravate)- s’est présenté comme un pianiste qui parfois s’accompagnait d’une trompette pourvue d’une béquille pour la maintenir plus facilement. C’est un pianiste banal et un chanteur à la voix juste et asexuée. Jouant quelques accords d’une main pendant qu’il soufflait dans sa trompette, il donnait l’impression de chercher la note et, pourtant, il a joué trop bas la moitié du temps, après avoir soigneusement dégagé l’eau de son instrument en en démontant les coulisses.
Il semble difficile d’être créatif sur deux instruments à la fois. Ces échanges réalisés par deux instrumentistes auraient pu être passionnants, là ils étaient hésitants. On a retrouvé le soliste au jeu sensible et assez traditionnel, lorsqu’il abandonnait son clavier, tout en restant assis, mais saisissant l’instrument des deux mains. Ce furent de trop rares moments.
Le batteur était très impressionnant, jouant un solo lorsque Payton était au piano et retrouvant un rôle plus rythmiquement modeste, marquant le temps sur la cymbale quand il jouait de la trompette. Il est dommage que l’audace du rythmicien n’ait pas poussé le trompettiste. Le bassiste remplissait son rôle parfaitement, suivant le batteur, jouant librement quand ils accompagnaient le pianiste et marquant les temps pour le trompettiste.
Le concert débuta par l’enchaînement de deux thèmes, un original Lady’s right (?) puis Stablemates de Benny Golson ; ensuite un long solo de batterie introduisit un thème nouveau Adorned (?) ; puis un solo de basse fut le prélude à un blues qui se résolut en Frankie and Johnny ; enfin un autre solo de batterie fut le préambule d’une chanson à la gloire de la Nouvelle-Orléans, le batteur jouant alors une sorte de squelette du rythme typique de cette ville.
Il y eut un rappel, un blues. Le concert dura 1h 20, 90% de piano et 10% de trompette.
> Duc des Lombards - Paris 1er - 13 mars 2013 (2ème set) : Nicholas Payton : piano électrique, trompette et chant / Vicente Archer : basse / Corey Fontville : batterie.
NB : les photos de Christian Ducasse ont été prises lors du premier set, le même soir !
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