Le trompettiste Jason Palmer était au Duc des Lombards le 22 avril. Échos d’un second set.
La présentatrice nous annonça, avec un charmant accent américain, le "quintet de Jason Palmer" et six musiciens entrèrent sur scène, les deux guitaristes prévus en alternance étant présents. Comme il y avait aussi une chanteuse, cela faisait au bout du compte un septet.
Jason Palmer, qui a un beau visage tranquille, un peu éthiopien, très bien éclairé -l’éclairage est la meilleure qualité de ce club- pratique dans ses présentations des morceaux un humour gentiment caustique et légèrement détaché. Sa technique est impeccable, la sonorité belle, ample, chaude. C’est lui le lideur et il sait bien ce qu’il veut faire ; il a débuté le set par un long solo a capella, sans se préoccuper des bruits d’ambiance. Son style est élégant et chaleureux, comme semble être sa personne. Tous ses solos sont marqués de justesse, de précision et de bon goût. Pas vraiment d’aventure, mais un bonheur constant.
Logan Richardson -pour qui j’étais venu- ne semblait pas trop dans son assiette, engoncé dans un costume trois pièces, le front perlant de sueur. Lors de son premier solo, il utilisa toutes les ficelles du métier et fut très répétitif, ne commençant à se libérer que vers la fin. Sur Memory Lane, après un beau solo du trompettiste, le rythme se figea, et le saxophoniste commença lentement à faire émerger cette musique au style anguleux, aux harmonies audacieuses, qui lui est particulier, et, peu à peu nous embarqua dans un long solo qui se poursuivit avec grand dynamisme rythmique, à la grande joie du lideur.
Josiah Woodson présente la particularité de mimer ce qu’il joue. Sa sonorité est très ronde, très belle, alors que son style est plus moderne que cette apparence.
Deux photos de Christian Ducasse prises le lendemain du concert relaté par Philippe Paschel.
Manu Codja, qui s’était placé derrière la première ligne de solistes, ne semblait pas trop savoir ce qu’il faisait là, jamais prêt quand Palmer lui demandait de prendre un solo.
La section rythmique était excellente, Julien Augier est le batteur de Palmer en Europe depuis sept ans et Mauro Gargano est un bassiste solide.
Ce concert avait lieu à l’occasion de la sortie d’un disque en hommage à Minnie Riperton, chanteuse décédée en 1979. Il y eut aussi une chanteuse ce soir là, dont la voix aigre et d’une justesse peu assurée, fut peu satisfaisant. Son rôle fut réduit au minimum nécessaire.
> Duc des Lombards, lundi 22 avril 2013, Deuxième set (1h20)
Jason Palmer (trompette), Logan Richardson (saxo alto), Josiah Woodson et Manu Codja (guitares), Mauro Gargano (Basse), Justin Augier (batterie) + Colleen Palmer (chant)
> Liens :