Apéro de luxe au Triton

Apéro de luxe au Triton (the place to be, konssslediz’ ) dans la nouvelle salle (successfull) avec l’avant-dernier concert de Benjamin MOUSSAY dans le cadre de sa quarte blanche (white card). Il a invité Bruno CHEVILLON à la contrebasse et "un jeune batteur très prometteur", Daniel HUMAIR.

Benjamin Moussay - Le Triton, 22 sept. 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Après la création ici-même en 2010 du Trio Atlas (Moussay-Sclavis-Coronado/claviers-clarinettes-guitare ), retour au plus classique, au plus emblématique des trios : piano, basse, batterie.
Le premier morceau, une pièce du trio Jeanneau-Texier-Humair ( Para ? ), impose dès après l’intro grandiose du pianiste, le tricotage serré de ces trois musiciens, un scoubidou à trois brins qui ne se relâchent jamais ( les brins ), solo ou pas. Ces mecs triloguent. Si si. Triloguent. Tout en s’écoutant.
Ensuite, un coucou à Michel PORTAL avec sa pièce Pastor, qui ne fait pas dans le calme. Chaud devant !! On y cavale !! Un bel échange batterie-contrebasse, inutile de se regarder, on se connait par cœur, on sait où on va mais jamais comment... Le jazz de ce moment qui s’invente à l’instant.
Puis Ira Song de Humair. Moussay met les mains dans les entrailles du piano, y laisse traîner un truc ( son téléphone ), Chevillon titille sa pédale d’effet, frappe sa basse, la pince : elle se met à respirer !!!
Si le public frappe ses petites mains de plaisir, les musiciens s’éclatent : regards pétillants, sourires, bonheur partagé.
Suivent Salinas, de Joachim KÜHN avec une intro hénaurme à la basse, deux-trois minutes d’un condensé de talent exceptionnel : Chevillon s’est fait greffer des doigts supplémentaires, aux deux mains !!!

Daniel Humair à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun


Une pièce à onze temps, bonjour la démarche bancale et la claudication nécessaire et tâche moyen de pas te mettre à l’envers ;
Akagera encore du trio Humair-Texier-Jeanneau,
une balade tendre tout en mélodie histoire de refroidir la marmite qui bout : Stéphanie’s smiles de Moussay himself.
Enfin, plus jeune que jamais, Humair met le feu en lançant le rythme fou de Arfia de Fr. Jeanneau, et pousse ( ("allez !! allez !!") et relance et bonjour aux arthriques et arthrosiques. Ici on pratique le taï chi en version accélérée.

Le rappel demandé avec ferveur nous offre un bon vieux gros truc simplissime au déhanchement sensuel, à la pulse langoureuse, un blues hongrois (hongrois que c’est un blues ), un blues à leur façon avec des harmonies juste à côté.
Et c’est déjà fini.
À temps pour le dîner.

Benjamin Moussay : piano ; Bruno Chevillon : contrebasse ; Daniel Humair : batterie, "Rhyme or reason" - samedi 19 octobre à 19h30 dans le cadre de "Jazz sur Seine 2013"
Le Triton - 11 bis, rue du Coq Français - 93260 Les Lilas


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