L’ambiance était printanière samedi 11 avril pour ouvrir la seconde partie de la programmation de l’Association Charlie Free avec le trio "Looking For Parker", à savoir : Manu Codjia, Géraldine Laurent et Christophe Marguet.
Les oiseaux du parc ont laissé la place cette saison à d’autres drôles d’oiseaux ! Pour preuve ce soir là, le fantôme du Bird planait sur nos têtes, que le trio Géraldine Laurent ( saxophone alto ), Manu Codjia ( guitare ) et Christophe Marguet ( batterie ) célébre depuis deux ans environ. Concert complet une fois de plus et gros succès d’ailleurs. Tandis que le samedi suivant, le projet d’Olivier Py, "Birds of Paradise" autour des relevés de chants d’oiseaux d’Olivier Messiaen, nous parlera encore d’oiseaux...( mais Bird of Paradise était aussi un thème du Bird qui ne nous quitte décidément pas...).
Le dénominateur commun entre ces trois musiciens c’est Henri Texier, que Manu Codjia et Christophe Marguet connaissent depuis plus de dix ans, plus récemment pour Géraldine Laurent ; la jonction se fait donc naturellement il y a environ quatre ans, et le trio, à l’initiative de Marguet , se met presque par jeu à jouer sur des thémes du Bird. ( Petite anecdote : "Bird", le célèbre surnom de Charlie Parker, est la diminution de son surnom de jeunesse : "Yardbird", c’est à dire "nouvelle recrue", "bleu", "jeunot" ). En tout cas, ce ne sont pas des bleus qui ont joué ce soir là ! Le trio s’approprie Parker, certainement un des fondateurs du jazz moderne, sans le détourner, avec une célébration de la période be-bop, en restant bien en ternaire. Et jouer du be-bop sans basse, c’est une prouesse relevée par Manu Codjia, qui remplace un peu le bassiste, faisant le pont entre ce qui pourrait ressortir d’une basse ou d’un piano. Il apporte la couleur des morceaux, autour desquels Christophe Marguet assure une rythmique magistrale dans le sens premier du terme (quel magnifique solo de batterie sur Daydrums ! ) tandis que Géraldine Laurent joue avec une vélocité et une maîtrise époustouflante, faisant penser à Art Tatum qu’elle vénère particulièrement (et dont l’influence harmonique marquera profondément le jeu du Bird d’ailleurs...tout se tient ! ). Ces trois-là se connaissent par cœur et sont soudés et indispensables : April in Paris, (April in Vitrolles aurait été une bonne idée ce samedi !), Night in Tunisia, Loverman, Laura, Moose the Mooche, Shaw’nuff, tout est fluide bien que vif, spontané et comme l’a dit Géraldine dans une interview, désespérément joyeux (Deleuze). Ce qui aurait fort bien convenu au Bird...
On lira ou relira avec intérêt l’article de notre collègue Pierre Gros à propos de ce trio et du disque : "Autour de Looking for Parker” en avril 2013 ( OUI ! On aime).
Pour aller plus loin :