Vendredi 27 mars, le conservatoire du 13ème arrondissement recevait le trompettiste Ibrahim Maalouf à l’occasion d’une master class centrée sur l’improvisation... Expérience vécue !
J’adore ! Vendredi 27 mars, le conservatoire du 13ème arrondissement a reçu la visite du trompettiste Ibrahim Maalouf trois heures durant à l’occasion d’une master class. Quatorze jeunes pour la plupart issus de la classe de jazz se sont livrés à l’expérience de l’improvisation qui, d’après I.M., ne s’enseigne pas mais se pratique à tout niveau, quelle que soit sa virtuosité technique. Donc bienvenue à tous !
Après une brève introduction, la consigne est lancée : « Faites ce que voulez ! ».
Assis en cercle, instruments en main (pour les soufflants : trombone, trompettes, saxophones soprano, flûte traversière, basson). Un démarrage en douceur, une amorce par des bruitages… Pas évident de se jeter dans le vide ! Toutefois les idées sonores se concrétisent, s’harmonisent, s’estompent et reprennent de plus belle pendant dix minutes environ. À l’issue de cette opération un bilan est fait. Les étudiants donnent humblement leur avis critique, pas assez de nuances, de silences peut-être, absence de véritable soliste etc... Cependant, pour le « coach » tout ouïe, le constat est clair : « alors que la liberté vous est donnée, personne ne s’est vraiment éclaté ».
Partir de rien tel est le principe, seulement voilà paradoxalement l’absence totale de contrainte ne rend pas l’exercice facile.
Qui dit « groove » ( i.e. « sillon » en français) implique une « ligne directrice », en général tracée par la rythmique. Alors cette fois-ci autant sortir des sentiers battus. I.M. propose une deuxième improvisation mais exit contrebasse et batterie car, disons, trop de limite induit trop de formatage. Ainsi les chaises se rapprochent, réduction du cercle dans le but de faire exploser les codes et de construire ensemble .
Au cours de l’après-midi trois autres improvisations se succéderont avec ou sans rythmique...
Il est certes parfois difficile de s’extirper de son rôle mais toujours intéressant de (se) surprendre, voire de se dépasser, en amenant son instrument sur un terrain de jeu inhabituel !
Au final, le message d’Ibrahim Malouf semble avoir abouti si l’on considère la réaction enthousiaste des participants. Il est vrai que lorsque tout est bien installé il n’y a plus rien à construire. Trop de confort endort la créativité. Le trompettiste cite à juste titre l’éminent mathématicien-philosophe Henri Poincaré qui insiste sur le fait qu’une invention résulte autant du raisonnement que de l’intuition. En effet, je partage son avis, tout comme Max Planck dans son « Introduction à la physique » et tant d’autres ont pu démontrer qu’il faut parfois laisser libre cours à son inspiration afin d’aboutir à une idée novatrice...