Une bouffée d’air basque et c’est la fête !!

Le cliché des work-songs, gospel et autres blues poussés dans les champs de coton avec la chaleur, la sueur et les esclaves penchés sur ces saloperies de boule filandreuses collantes : l’oublier.
Parce que ce soir, en fond d’écran, au bout des bras, à les toucher de la main : les Pyrénées. En fond sonore plutôt puisque Kristof HIRIART, voix et objets tintinnabulants, la joue oiseleur ( on reconnaît le cri du répépin, ceux de la papillotte à queue jaune et de son prédateur le milan cenrémaud ) puis berger ( le troupeau traverse la scène avec cloches, aboiements, chevrotements) le temps d’une chanson érotique puis d’une danse où les filles choisissent leur homme (celui-là ? Ou celui-ci ? Pourquoi pas les deux ?). Didier ITHURSARRY à l’accordéon, tapisse le sol de jolies fleurs à queue courte et le chant de poignées de notes discrètes.

Authentique bal-concert trad-folk-jazzy-basque qui trimballe son décor avec lui. Entre collectage et création, ils nous ouvrent un panorama tout ce qu’il y a de profond :
un chant d’amour impossible ( pléonasme ),
une danse du coin ( faut bien se remettre, bouger, ça aide ),
une poignant chant mortuaire en guise de blues basque : la mort,
un truc d’amour tout-de-suite-je-te-veux-je-t’épouse-sur-le champ en forme de valse allumée où Ithursarry se lâche, les notes dégoulinent de partout, la Terre tourne plus vite et la fille ne dit pas non, étourdie par la valse et/ou le valseur : la vie.
Cette musique a du cœur, cette musique pratique le cœur à cœur à bout portant.
Ils passent par des textes de poètes contemporains, dits-parlés-chantés dont Marie Cosnay et son Comment on expulse ( actualité !! ). Il y a du Minvielle au bord du Gave de Pau et du Beñat Achiary du côté d’Itxassou dans ce Hiriard, ses murmures, son souffle et son chant à passer au-dessus de la montagne et se prolonger dans un gargantuesque écho ricanant.
Ithursarry fait soupirer sa boîte à frissons garantis avec un solo époustouflant pour un dernier chant : poésie groovy à poumons béants, la tablée qu’on imagine avec les ventres repus et les gorges déployées sur un chant d’hommage à la beauté du monde.
Bien sûr, un fandango pour conclure.

On les rappelle. Fort.

PS : On doit à Marie Cosnay un des grands livres de la rentrée littéraire : Cornelia la guerre.

Jeudi 17 septembre - Le Triton, 11bis, rue du Coq Français - 93260 Les Lilas


> Concert en vidéo sur le site du Triton : à regarder/écouter ici !


Retrouvez Kristof Hiriart dans ce disque récent (duo avec Alexis Thérain) :

Alexis THERAIN – Kristof HIRIART : "Eguna"


Alexis THERAIN – Kristof HIRIART : "Eguna"
LagunArte



> Dans la Pile de disques de septembre 2015 sur CultureJazz.fr (ici !)

> LagunArte LP02 / www.lagunarte.org

Alexis Thérain : guitare, violoncelle / Kristof Hiriart : voix

01. Les Fleurs (trad) / 02. Pleonexe (Gandiaga-Therain) / 03. Invictus (Henlay – Thérain-Hiriart) / 04. Darche Valse (Darwish-Darche) / 05. Mazurka di Ivano (trad) / 06. Eguna (Gandiaga-Hiriart) / 07. Urtzo bat jin izan da (trad) / 08. Chanson de la plus haute tour (Rimbaud-Ferré) / 09. Tam-Tam (Caproni – Thérain-Hiriart) / 10. Nire aitaren etxea (Aresti-Hiriart) / 11. Les gens de mon pays (Vigneault) / 12. Ezin dut (Hiriart-Thérain) // Enregistré en France vers 2013-2014 ?