Nous l’avions écouté avec grand plaisir à Coutances en 2015. Nous avons retrouvé avec enthousiasme le Pascal Schumacher Quartet un an après dans les Foyers du Théâtre de Caen le 21 mai.
Découvert avec grand plaisir à Jazz sous les Pommiers 2015, nous avons retrouvé Pascal Schumacher Quartet un an après avec enthousiasme [1]. dans les foyers du Théâtre de Caen.
Le vibraphone est un instrument suffisamment rare pour que nous lui prêtions une attention décuplée et puis -avouons le- nous avons un faible pour ces deux instruments minoritaires ( et non marginaux) que sont l’orgue Hammond et… le vibraphone.
Sans compter le souvenir ému d’un Lionel Hampton déjà très âgé sautillant encore et toujours endiablé sur scène retrouvé exténué, littéralement rincé lorsqu’il nous avait fallu le conduire à son hôtel après son concert à l’Auditorium de Caen. Sans oublier Gary Burton adulé, dès les années 70 et revu tout récemment à Jazz sous les Pommiers. Ajoutons à ces noms illustres Franck Tortiller et ses multiples formations. Il faut compter maintenant –pensons nous- sur Pascal Schumacher .
S’il a apprécié avec l’humour qui convient d’être présenté avec son compatriote comme un musicien luxembourgeois, c’est pourtant au Japon qu’il a choisi, en compagnie de son batteur et de son pianiste allemands, de convier le spectateur. Si le titre de son album “Left Tokyo Right” entend rendre hommage à la fois à la tradition et à la modernité, il n’est nul besoin d’entrer dans le détail de ces références pour vibrer avec d’emblée les compositions de Pascal Schumacher. Peu de traces déchiffrables certes de cet orientalisme revendiqué, pas davantage d’hommage à la lettre à cette métropole ; retenons néanmoins Tokyo et le Japon comme sources d’inspiration assumées des différents titres de cet album, plus empire des sens qu’empire des signes, on l’aura compris.
Ainsi cette dédicace à un morceau de Miles Davis ”Decoy” renvoie-t-elle au nom d’un "whisky bar" tenu par une propriétaire amoureuse de la musique du célèbre trompettiste.ou telle autre à un quartier moderne où dès l’aube les employés pêchent dans des lacs artificiels avant de se rendre au bureau…
Qu’importe après tout l’inspiration pourvu qu’on ait l’ivresse ! Or la musique de ce quartette est plutôt envoûtante dans ce mélange de retenue et de débordement, de subtilité mélodique et d’énergie rock. La complicité piano (avec Franz von Chossy)-vibraphone fonctionne bien tout comme le duo rythmique basse électrique (Pol Belardi)–batterie( Jens Duppe). La qualité des compositions du vibraphoniste n’y est pas étrangère, conçues selon le principe oriental revendiqué d’ordre et de désordre. On le voit rien de formel dans tout cela mais au contraire une musique débordante de vitalité et duelle dans sa facture instrumentale telles les racines et le ciel. Pendant ce temps le spectateur voyage en musique.
Foyers du Théâtre de Caen, samedi 21 mai 2016, 17h (en conclusion de la série de concerts "Jazz dans les Foyers")
Pascal Schumacher quartet : Pascal Schumacher : vibraphone / Franz von Chossy : piano / Pol Belardi : basse / Jens Duppe : batterie
[1] Pour un avis plus nuancé, on se reportera à la“Pile de disques” d’avril 2015 de Thierry.G , revu à la hausse lors du compte-rendu de “Jazz sous le Pommiers 2015"...