Échos de la soirée du 11 octobre 2016.

De notre envoyé permanent rue des Lombards (quand il n’est pas à Marseille ou ailleurs !), des échos d’une soirée anniversaire le mardi 11 octobre 2016...

Tout autour du grand double bar au Baiser Salé, des professionnels (musiciens, journalistes, chroniqueurs, programmateurs, ...) addicts de la rue des Lombards célébraient les dix ans de cette précieuse association de bienfaiteurs : le Paris Jazz Club.

Rappel : cette rue est un poumon exceptionnel du swing sur notre planète. Y règne dans la confraternité une compétition de haut niveau. Du Duc des Lombards au palmarès torride (Ahmad Jamal, Wynton Marsalis, Ramsey Lewis, ...) au Sunset-Sunside qui n’hésite pas à donner dans l’exceptionnel (Brad Mehldau, Kurt Elling, Rhoda Scott et son Lady quartet, ...) en passant par la force tranquille du Baiser Salé qui concourut à l’éclosion de Sylvain Luc, Daniel Mille ou Guillaume Perret, tout force au respect.

18h30 : Porte parole du cocktail ouverture, Vincent Bessières (ex-journaliste, aujourd’hui éditeur inspiré, programmateur & commissaire de belles expositions) sait de quoi il parle en saluant le travail quotidien de ces artisans qui font advenir la musique au sein d’une économie modeste.

Il salue aussi l’hôte du jour, Maria Rodrigues doyenne des clubs rive droite, incarnation de la ténacité de ces petites entreprises, d’un amour sans réserve vis à vis d’artistes en construction ou si précieux (Mario Canonge, Michel Zenino, Manuel Rocheman, ...). Le Baiser Salé garde une identité singulière.

Ce mardi, 18 formations sont à l’affiche dans le périmètre de la rue des Lombards, votre serviteur ayant pu en entendre la moitié, s’excuse de son absence pour l’autre moitié.

20 h : Sunside. Le trio de Grégory Privat captive la salle comble de Stéphane Portet. Un trio inédit incluant à la contrebasse la brillante personnalité de Linley Marthe et un nouveau talent de la batterie, Tilo Bertholo. On a vraiment été passionné par « la boîte de crayons de couleur » du pianiste antillais.

20h45 : Sunset. Que se passe-t-il au sous-sol ? Les frères Sanchez sous leur bannière « Flash Pig » terminent leur showcase en beauté dans la cave envahie d’un public aussi jeune que les musiciens présents sur le podium. Il faut suivre les aventures de ces défricheurs qui conviaient le grand guitariste Manu Codjia à leurs débats.

21h : La Guinness Tavern ouvrait ses portes au jazz.
Son magnifique, lumière à la hauteur pour le quartet d’un guitariste, Hervé Samb, s’affichant de plus en plus en leader. Au sein de son quartet du jour, la voix bouillonnante du saxophoniste Olivier Temime ! Le gérant du lieu, Franck, batteur passionné, devait être heureux de son initiative d’autant que derrière une de ses batteries officiait le tonitruant Arnaud Dolmen.

21h30 : Sunside. Céline Bonacina présente son quartet "Crystal". On connaissait l’attachement de la saxophoniste baryton pour le jazz canal historique et maintenant on peut l’entendre live. Toujours passionnante.

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21h50 : retour à la Guinness Tavern, aimanté par le son de la soul funky de The Big Hustle. La joyeuse bande a invité pour deux titres une inconditionnelle de la rue des Lombards : la chanteuse Julie Erikssen qui ne manque pas de taper dans l’œil des observateurs en quête de programmations inédites.
À ce jeu de pêche à pied, le dénicheur infatigable de jazz sous les pommiers, Gérard Collet, documente l’instant à genoux à l’aide de son smartphone tandis que le détecteur de tendance Frédéric Charbaut guette à l’affût.

22 h : Duc des Lombards. Samy Thiebault, un musicien à la fois attachant & attaché à la rue des Lombards, nous fait découvrir un pan de son dernier projet « Rebirth ». Le saxophoniste éloquent, devenu chef de tribu joue « Abidjan » histoire de souligner son goût des voyages nourriciers et célébrer sa ville natale.

22h25 : encore au Duc des Lombards. Présent aux premières heures du club relooké par les équipes du mécène Gérard Brémond, Pierrick Pédron révèle à son tour son tout dernier projet. Retour fondamental à la tradition qu’il sait si bien faire vibrer, Pierrick dévoile des instants de tristesse au travers de deux belles compositions dédiées à sa maman récemment disparue et un regretté partenaire Mulgrew Miller : un sax alto dans le top des maîtres actuels.

22h55 : le Klub. Excentré sur la rue Saint-Denis, la cave très rock présente la plus visuelle formation de la soirée : Electrophazz. Les deux chanteuses Célia & Thaïs emportent la palme de cette fashion night. Ce combo lyonnais sera la providence des fins de soirées épicées, groove garanti dans une veine nu-soul funky.

23h20 : Sunset : Magic Malik Jazz Association quintet.
Malik Mezzadri incarne vraiment la magie quelque soit les contextes. Aux côtés du trompettiste Olivier Laisney il partage en toute décontraction le répertoire des maestros qui l’ont fait grandir vers les cimes. Wayne Shorter sera le plus cultivé. Le génial flûtiste indique en conclusion à son public aux anges son opinion sur la vie des clubs : "continuez de venir écouter dans le partage des musiques non finies (non achevées) ..." Qu’ajouter ?

Vers minuit fin des festivités, à Paris on ne traîne plus nuitamment.


> Grégory Privat : piano / Linley Marthe : contrebasse / Tilo Bertholo : drums

> Adrien Sanchez : saxophone ténor / Maxime Sanchez : piano / Florent Nisse : contrebasse / Gautier Garrigue : batterie + Manu Codjia : guitare

> Herve Samb : guitare, voix : / Olivier Temime : sax tenor / Gino Chantoiseau : bass, / Arnaud Dolmen : drums

> Céline Bonacina : sax soprano & baryton / Chris Jennings : contrebasse / Marko Crncec : piano / Patrick Goraguer : batterie

> The Big Hustle : Jérôme Cornelis : sax alto / Thomas Faure : sax ténor / Olivier Bridot : trompette / Bruno Pimienta : batterie / Benjamin Delarue : guitare / François Faure : claviers / Gabriel Druot : percussions / Sébastien Levanneur : basse / Julie Erikssen : chant

> Samy Thiébault : tenor & soprano saxophones, flûte & alto flûte, compositions et arrangements) / Adrien Chicot : piano & Fender Rhodes / Sylvain Romano : contrebasse / Gautier Garrigue : drums / Meta : Percussions

> Pierrick Pédron : saxophone / Carl:Henri Morisset : piano / Thomas Bramerie : contrebasse / Élie Martin-Charriere : batterie

> Electrophazz : David MARION : claviers / Yann PHAYPHET : basse / Tim CAMPANELLA : batterie / Jean:Alain BOISSY : saxophone / Yacha BERDAH : saxophone / Célia KAMENI : chant / Thaïs LOPES DE PINA : chant / Keven SMITH : rap

> Magic Malik : flûte / Olivier Laisney : trompette / Maxime Sanchez : piano / Damien Varaillon : contrebasse / Stefano Lucchini : batterie