Mercredi 22 novembre 2017, le saxophoniste James Carter présentait son "Elektrik Outlet" sur la scène du théâtre de Caen.
De Stevie Wonder... à Thelonious Monk… En passant par le Blues Mashed Potatoes, l’homme est connu pour sa virtuosité, sa prodigalité et son éclectisme. Le saxophoniste prolifique n’a pas failli à sa légende lors de ce concert de jazz inaugural de la grande salle du théâtre (un peu trop grande, ce soir là).
Ces qualités, qui aux yeux de certains sont aussi parfois des défauts, sont toujours présentes dans cette nouvelle version électrique de son talent. Il nous faut cependant bien avouer que si sa prestation généreuse (deux heures) a pu à quelqu’endroit pécher par excès, c’est aussi son énergie, son inventivité constamment en éveil, cette palette de sons qu’il sait extraire de ses instruments (divers saxophones) qui, après une période d’échauffement, ont fini par emporter la conviction du public (et la nôtre).
Son goût pour la technique et la recherche sonore apparaissent d’emblée ainsi que les premiers titres le révèlent mais cela vaut tout autant pour le second homme de la soirée et ses claviers Gerard Gibbs, musicien lui aussi généreux et habité, et plus généralement à cette nouvelle configuration électrique.
Mais au détour d’une ballade ou bien de Round Midnight, la musique reprend ses droits quitte à s’emballer peu après, voire dans le même titre. Alors James Carter par trop éclectique ? Certes, on trouve du funk, de la soul, du rhythm’n’blues, du blues (avec le solo vocal et électrique de son inénarrable bassiste Ralphe Amstrong), du be bop… : James Carter voyage dans tous les styles mais leur instille un souffle nouveau. Ainsi l’ensemble, sous les baguettes autant efficaces qu’inspirées d’Alex White finit par faire oublier ces quelques complaisances initiales au profit des qualités du saxophoniste et de sa formation Eleltrik Outlet.
James Carter ‘s Elektrik Outlet : James Carter : saxophones / Gerard Gibbs : claviers / Ralphe Amstrong : basse / Alex White : batterie
Théâtre de Caen
mercredi 22 novembre 2017 - 20h00