À l’approche de l’île Seguin on ressent la soirée de gala à venir. Tension de l’orage, détente de la Seine qui enserre un vaste îlot devenu musical.
L’immense bâtiment en impose au diapason de l’affiche « The 4th Dimension » du guitariste John McLaughlin, aussi stylé que l’ensemble architectural où il se produit.
Dernier avatar au long cours des pérégrinations de la légende anglaise, « The 4th Dimension » est composé d’un petit combo, Gary Husband claviers-batterie, Étienne Mbappé basse, Ranjit Barot batterie-chant, pointures à la dévotion du maestro évoluant sous le regard photographique de Christian Rose. La connivence du grand photographe avec McLaughlin a débuté en 1970 à Brooklyn, époque où John avait pris son envol remarqué aux côtés de Miles Davis. La suite est connue de ceux qui ont rempli des salles, voire des stades pour écouter les guitares spirituelles de ce sacré McLaughlin éternellement éloquent sur son instrument.

Lors d’une interview à Jazz Magazine, McLaughlin, toujours sur les routes confessera jadis : « l’année dernière j’ai passé plus de temps avec Christian Rose qu’avec ma famille  »
Sa famille demeure une fratrie musicale et lors du show de Boulogne Billancourt, McLaughlin égrainera une liste de ses partenaires de coeur. Hommage appuyé à Paco de Lucía (1947-2014) dans la composition « El hombre que Sabía » un des moments sensible et enlevé du show.
Une surprise ? Sans doute les deux thèmes de Pharoah Sanders
au programme, dont l’hymne « The Creator has a master plan » psalmodié par les quatre protagonistes.

Beaucoup de messages d’amour et de paix tout au long du set, ce qui n’a pas empêché deux spectateurs des premiers rangs d’en venir aux mains. Ainsi va le monde entre tension et détente.
Une certitude, John McLaughlin conserve son pouvoir de séduction, argument motivant pour ses nombreux fans.


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