La fête des musiciens.

20 ans déjà ! René Caumer et son équipe avaient bien fait les choses pour la circonstance. Une soixantaine de concerts, pas loin de 200 musiciens invités, le tout dans une ambiance cordiale et chaleureuse : carte de visite de ce festival atypique (les musiciens sont invités avec femme et enfants et ne perçoivent aucun cachet)

Calvi Jazz Festival 2007.

Un début de fête un peu gâché par une météo capricieuse (eh oui ! il n’y a pas qu’à Coutances) qui obligea le concert du dimanche soir, prévu au pied de la citadelle, à se replier au Glacier, un des hauts lieux des jams sessions nocturnes. Une tuile pour les organisateurs mais une belle soirée pour les mélomanes qui purent donc apprécier la prestation en club de deux superbes groupes : le Trio électro du pianiste Pierre de Bethmann avec Karl Jannuska à la batterie et Manu Codja à la guitare et en seconde partie,le nouveau quartet Lelann-Top avec un Eric Lelann au mieux de sa forme, un Jannick Top radieux, entourés de Jim Grandcamp (guitare ), Damien Schmitt (batterie), deux très jeunes musiciens ébouriffants de technique et d’énergie : un des grands moments du festival .

Comme le soulignait Arnaud Merlin (producteur à France Musique) lors d’une causerie-rencontre sur les 20 ans du festival,on peut dégager trois lignes directrices dans le Calvi Jazz :

  • Les figures tutélaires : Luigi Trussardi, Eric Lelann, Didier Lockwood, Jean-Loup Longnon et les regrettés Michel Petucciani, Albi Culaz et Bernard Maury, présents souvent depuis la création du festival.
  • La relève : Olivier Temime, Eric Prost, Géraldine Laurent, Anne Pacéo et bien d’autres : difficile de tous les citer. Ils arpentaient cette année les différents lieux du festival soit pour présenter leur groupe soit pour un bœuf improvisé.
  • Les rencontres intergénérationnelles et les nombreuses jam sessions qui ont parfois donné naissance à des projets originaux voire à la création de groupes pérennes.
9 juin, 18 h, Petit amphithéâtre sur le port - Calvi -
 ? piano, Joan Eche-Puig (basse), Fabrice Moreau (batterie), Géraldine Laurent, Alexis Avakian, Éric Prost (saxophones) - Photo Michel Dubourg

La Normandie était bien représentée à Calvi : Emmanuel Duprey, Jean-Philippe Viret, Fabien Mary, Laurent Dehors, David Chevalier, Mourad Benhammou (un temps normand d’adoption).

Sans revenir en détail sur tous les concerts, signalons la soirée Bal du Caratini Jazz Ensemble avec Didier Lockwood en invité qui reprenait les standards de danse. Le public envahit la piste et dansa sur les grands airs de paso-doble, tango, rock n’roll et salsa servis par des musiciens hors pair comme Donarier, Leloup, Thuillier, Drevet, Rocheman entre autres.

Belle soirée le jeudi avec un hommage à Monk orchestré par le pianiste Laurent Courthaillac entouré de Fabien Mary, Xavier Richardeau, Nicolas Dary et en « special guest » le trompettiste Dusko Goycovitch qu’on eut plaisir à redécouvrir .

En seconde partie le Olivier Temime VSOP Sextet à l’énergie débridée et au groove efficace remplaçait sans complexe Stefano Di Battista absent.

Après une chaude soirée Salsa animée par Orlando Poleo y La Orquesta Chaworo, le festival s’achevait par la fête des 20 ans confiée à Andy Emler, un fidèle du festival. Après la prestation de son « mégaoctet » (réduit à six participants : Andy Emler piano, Jean Philippe Viret contrebasse, Laurent Dehors et Thomas de Pourquery saxophones Médéric Colignon trompette et acrobaties vocales, Philippe Glaize batterie) A.Emler convia sur scène la plupart des musiciens présents à Calvi.

Ambiance de Calvi... sur le quai.
Photo : Michel Dubourg.

Jacques Higelin, invité surprise, vint sur scène pour une prestation peu musicale... Quelques minutes plus tard Autumn Leaves réunit dans un scat d’enfer Anne Ducros, Elise Caron, Marc Thomas, Daniel Huck et Médéric Colignon .

Cette soirée fut l’illustration de ce qui fait le sel de ce festival à savoir les célèbres et très courues Jam sessions sur les quais, au Glacier ou au Golfe Taverne. Lucien Ferreri, guitariste bastiais, Fabien Mary, Tony Rabeson, Dusko Goycovitch, Nicolas Folmer, Géraldine Laurent furent les principaux maitres de cérémonie de ces nuits blanches. Si l’on en croit Pascal Anquetil (vieil habitué des lieux) le lever de soleil sur le golfe de Calvi depuis le Tao, night club de la citadelle ouvert au jazz pour la ciconstance, laisse un souvenir inoubliable .

Bref , Calvi Jazz Festival, on découvrait mais on en redemande ...