Ko-Ko - Alain Pailler

Le 6 mars 1940 à Chicago, l’orchestre de Duke Ellington a enregistré plusieurs chefs d’oeuvre : Jack the Bear, Ko-Ko, Concerto for Cootie. Le concerto pour Cootie a fait l’objet d’une savante analyse musicologique par André Hodeir (Hommes et problèmes du jazz, 1954, réédition 1981 ; traduction anglaise 1956) et Ko-Ko par Gunther Schuller (The swing Era, 1989 ; traduction italienne 2010). L’ouvrage dont nous traitons fait d’une manière plus originale l’étude des conditions d’existence de l’oeuvre, KO-KO, à travers l’exposé de sa genèse, des musiciens qui y ont participé, du son que le Duke voulait obtenir, des musiques qui existaient en même temps. Il ne servirait à rien de proposer ici des résumés des divers points de vue que suit l’auteur. Serait-ce possible ? Il faut tout simplement lire le livre qui est un remarquable apport au savoir ellingtonien, il donne des aperçus sur le jazz de l’époque et l’influence d’Ellington sur les musiciens qui ont suivi.
Parce que c’est son caprice d’auteur, Pailler se penche ensuite sur le “Kind of Blue” de Miles Davis, mais ignore le très complet ouvrage de Ashley Kahn paru en 2000. On aurait préféré quelques réflexions sur le Ko-Ko de Charlie Parker (26 novembre 1945), qui a ce titre en commun, mais guère de liens musicaux. Est-ce une allusion à un produit interdit : “Je prends de la coco/ ça trouble mon cerveau” chantait Fréhel en 1932... C’est bien possible pour Parker. Et l’on sait que les titres des pièces de jazz cachent souvent d’autres réalités : Night in Tunisia et Petite Fleur ou encore Warm valley par exemple.


Frémeaux et associés 2024, 1ère édition 2011], 189 pages, édition corrigée et vérifiée.