Ayant prolongé à ciel ouvert les expériences alternatives entendues dans des squats parisiens, le bar La Fontaine, comme jadis celui de l’ Atmosphère, doit cesser sa musique. Julien Caumer, initiateur de l’aventure s’en explique
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Doit-on réitérer cette évidence ? Le club , qu’il soit un établissement établi ou un débit de boisson sans lien évident avec les rythmes syncopés, reste le havre de l’expression du jazzman. Les grands inventeurs ne s’y trompent pas à s’y produire régulièrement.

Le bar la Fontaine a donné à entendre des artistes peu programmés qui aujourd’hui comptent dans le paysage. Au premier rang, nombre de filles pour qui 2006 aura été l’année de la subite reconnaissance. Géraldine Laurent, Sophie Alour, Alexandra Grimal, Amy Gamlen saxophonistes ou Julie Saury et Anne Pacéo batteuses, furent les héroïnes de ce petit bar.
A la Fontaine des nouveaux talents fourbirent les armes de leurs succès présents et à venir. Le pianiste Yaron Herman en restera une des plus belles illustrations.

La force de cette expérience à la marge des normes en vue , a aussi résidé dans la durée offerte aux artistes programmés, séjournant ici au long cours à développer idées, projets, rencontres. En juin 2006 Julie Saury a ainsi étalé sa classe six soirs de suite en variant ses plaisirs. Rick Margitza saxophoniste de grand standing était devenu un habitué tandis que le très explorateur Marc Ducret décoiffait à l’occasion un auditoire pas forcément averti. Régulièrement des distraits attablés à une poignée de centimètres des musiciens, découvraient subitement que tel impétrant avait été déjà vu et entendu par eux sur le podium géant d’une affiche festivalière.
L’histoire des lieux qui ont cessé leurs activités musicales est bien longue dans les capitales du jazz mais les rebonds sont aussi source d’étonnements.

A suivre ...

Rick Margitza au bar La Fontaine le 21 juin 2006. Photo : Christian Ducasse.