Andy EMLER et le Mégaoctet sont en résidence au Triton tout au long de cette nouvelle saison. Et bien sûr, la grande foule est présente. Inutile de venir dîner : on affiche complet. Inutile de tenter de se glisser dans la salle : c’est sold out. La jauge est maximisée grâce au format en rangées de chaises et la température qui-monte-qui-monte augure d’une soirée plus que chaude.
La présentation et l’entrée des musiciens un par un provoque des applaudissements nourris de souvenirs somptueux et du plaisir anticipé. Car cette résidence a permis au groupe de travailler à plein temps toute la semaine pour mettre au point un nouveau programme et Jean-Pierre VIVANTE, président de l’association Le Triton, nous annonce un Mégaoctet puissance 10 !!! Est-ce possible ?
Les musiciens, qui sont-ils ?
Au fond, en charge des fondamentaux : Andy EMLER au piano, Claude TCHAMITCHIAN à la contrebasse, Éric ÉCHAMPARD à la batterie et François VERLY aux percussions et tablas.
Devant, de gauche à droite, les souffleurs : Médéric COLLIGNON, cornets, bugle, cordes vocales, Adrien AMEY, un nouveau venu ( Surnatural Orchestra ) au sax alto, Thomas de POURQUERY ( rasé court et de frais ) aux saxes alto, soprano et au chant, Laurent DEHORS, sax ténor et clarinette basse, François THULLIER aux tubas.
Quand bien même ce premier concert maintient les musiciens le nez sur leurs partitions, c’est un magnifique moment. Une première partie très collective, à l’exception d’une pièce qui met en valeur de bout en bout les talents du « terrestre extra » Médéric Collignon en dialogue avec un François VERLY déchaîné aux tablas ( on se croirait au fond du Rajasthan le temps d’un raga dédié à Siva ), puis un second set où chacun à son tour va prendre une place splendide le temps d’un chorus sans concession ni facilité.
TCHAMITCHIAN et EMLER dans une discussion époustouflante de complémentarité qui les laisse tout sourire de connivence et de plaisir, Éric ÉCHAMPARD et à nouveau François VERLY pour une réincarnation de tous les bras de SIVA ( on a débranché le compte tours, on n’est plus dans les vitesses autorisées ), Adrien AMEY pour un exercice de haute voltige entre les presqu’ultras sons quelque part là-bas au delà des doigtés connus et un récit sauvage, Thomas de POURQUERY dans un solo mélodieux et mélodique à souhait sur le thème « Mail to Élise » ( clin d’oeil à Beethoven et dédié à la sublime Élise CARON ) avant de laisser galoper les chevaux ( mais où va-t-il quand il ferme les yeux comme ça ? ), également dans un solo vocal qui n’est pas sans rappeler les créations épatantes de RIGOLUS, Laurent DEHORS dans un solo déchirant et déchiré au ténor ( n’est-ce pas un genre de transe, là, devant nous ? ) et François THULLIER, mis de nombreuses fois à contribution où légèreté et vélocité alternent sur ses gros instruments.
Nous sommes ravis et emportés, il règne une énergie folle sans cette musique et ce groupe ( pourrait-il remplacer les centrales nucléaires et autres EPR-EncorePlusdeRadioactivité- ? ) et nous y passerions bien la nuit. Le rappel nous vaut une seconde interprétation du morceau « Crouch-Touch-Engage » généreuse à souhait.
Ce Mégaoctet va servir d’étalon à bien des concerts à venir de cette nouvelle saison.
Qui relèvera le défi ?
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