C’était la première fois que ce duo se produisait en France et, autant le dire de suite, il nous a proprement renversé. Deux talents purs et une complicité, une joie de jouer, de chanter, éclatantes.

Youn Sun Nah
Amphi Jazz, Opéra de Lyon, 15 janvier 2009

Ulf Wakenius, seul en scène, a ouvert les deux sets de la soirée. Que ce soit avec un hommage à son ami Esbjorn Svensson, une reprise de Wichi Taï To (chant traditionnel amérindien popularisé par le défunt Jim Pepper) ou un morceau brésilien, Ulf Wakenius a laissé éclater sa classe grâce à un jeu très personnel où la virtuosité sert la mélodie. Son toucher exceptionnel, tout en modulation, dévoile des couleurs subtiles, d’une densité rare. Assurément un parfait écrin pour Youn Sun Nah qui, en finesse, et avec simplicité, porte sa voix de la diaphanéité à la rugosité avec une aisance déroutante.

Ulf Wakenius
Amphi Jazz, Opéra de Lyon, 15 janvier 2009

Etonnant de voir à quel point ces deux-là utilisent leurs dons sans parcimonie ni excès au service d’un répertoire sur mesure. De Tom Waits à Jacques Brel (un Ne me quitte pas qu’on imaginait mal nous surprendre encore), de la bossa au chant traditionnel coréen, les sets ont passé sans heurt devant un public captivé par l’alchimie musicale née de deux cultures a priori si éloignées. Mais la géographie et les repères ethnologiques s’estompent devant l’émotion ; et quand celle-ci, portée par une indéniable empathie, s’exprime à travers deux artistes de cette tenue, on participe à un moment d’exception comme seule la musique en procure.


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