Liz McComb

> 27 juin 2010

Liz McComb est généreuse. Nous le savons mais le vérifions avec bonheur à chacune de ses prestations scéniques. Après avoir animé une célébration gospel en la cathédrale Saint Maurice de Vienne, elle s’est emparée de la scène du théâtre antique avec ses musiciens habituels et des invités de marque parmi lesquels la violoniste Regina Carter et la violoncelliste Akua Dixon ou encore Calvin Cooke à la steel guitar.

Liz McComb
Jazz à Vienne 2010

Puisant dans son très large répertoire, elle a interprété avec les qualités qu’on lui reconnaît nombre de chansons qui ont enchanté un public acquis à sa juste cause. Inspirée, émouvante et infatigable, elle a en outre su offrir à Regina Carter et Akua Dixon une place de choix. Quelle assurance et quelle âme dans les archets de ces dames... en alternant les phases de recueillement avec des périodes enflammées, Liz McComb a su dans l’ensemble donné le bon rythme à cette soirée, même si l’on a senti quelques temps morts peu propices. Elle a comme à son habitude perpétué son désir de transmission de l’univers Gospel et laissé à la nuit viennoise un public épanoui.



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Brad Mehldau

> 29 juin 2010

Le pianiste n’ayant pas souhaité la présence des photographes, l’envie de chroniquer son concert nous fait cruellement défaut.

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Wayne Shorter

> 29 juin 2010

Wayne Shorter
Jazz à Vienne 2010

L’endroit le plus adéquat pour rencontrer l’ensemble des musiciens rhônalpins, c’est le théâtre antique de Vienne le soir où joue le quartet de Wayne Shorter ! Quant au concert à proprement parler, il faut dire sans ambages que la maestria des intervenants est évidente. L’univers du saxophoniste culte s’exprime dans des espaces musicaux où bien peu de musiciens s’aventurent. C’est assurément personnel et cela ne laisse pas de nous interroger. L’aspect exploratoire de cette musique dénote la qualité et l’exigence d’un cheminement constant chez Wayne Shorter. La longue existence de son quartet assure une homogénéité sans faille, une unité de vue dans l’interplay qui tutoie la perfection. Mais force nous est d’avouer que cela nous laisse de marbre. Peut-être ne sommes-nous pas assez musicien pour comprendre ? Peut-être nous est-il impossible d’entrouvrir la porte du monde de Wayne Shorter et qui sait si lui-même en a envie ?

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Regina Carter

> 29 juin 2010

Regina Carter
Jazz à Vienne 2010

Les violonistes ne sont pas si nombreux dans le monde du jazz et Regina Carter en est l’une des rares représentantes féminines. Le quintet « Reverse thread » qui mêle la musique africaine au jazz et au classique est atypique. La variété des timbres est originale. Il faut écouter/voir ce quintet pour se persuader que cela fonctionne. Dans la moiteur du club de minuit, nous avons découvert un groupe auquel Regina Carter a donné un répertoire qui dévoile un travail de composition pour le moins remarquable. La violoniste réussit pleinement l’assimilation des influences diverses qu’elle met en musique. Le résultat impressionne grandement. Virtuosité palpable mais sans effets surérogatoires, cohérence du propos, joie sincère de jouer, sont manifestes durant tout le concert, la générosité en sus. Aucune pause affectée ne nuit au partage avec le public, l’émotion circule naturellement. La belle prestation de Ba Cissoko à la kora qui remplaçait Balla Tounkara au pied levé est à noter et son intégration accélérée au groupe démontre, mais le faut-il encore, que ceux qui élève l’échange humain au rang de vertu ne manque jamais de réussir dans leurs entreprises. Regina Carter est une artiste majeure dont la modestie ne voile ni le tempérament, ni l’originalité. Elle trace paisiblement un chemin créatif qui affirmera toujours plus dans l’avenir la singularité et la richesse de son propos.


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