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Das KAPITAL à LYON.

D 14 mars 2011     H 08:19     A Yves Dorison    


> LYON, Périscope, Jeudi 10 mars 2011

  • Daniel Erdmann : saxophone
  • Hasse Poulsen : guitare
  • Edward Perraud : batterie

L’association Agapes a bon goût, on le sait depuis longtemps. En partenariat avec À Vaulx Jazz, elle proposait la semaine dernière le trio Das Kapital, composé de trois ovnis musicaux ouverts à toutes les expérimentations et porteur d’un bagage élaboré dans les antichambres sélectives de l’original, du qualitatif et du surprenant.

  • Cela suffit, me direz-vous, pour faire un concert réussi.
  • Oui, cela suffit.
  • Et le plaisir fut tel que, malgré un public moins nombreux qu’à l’habitude, les deux sets ont laissé une impression de générosité, d’art libre et engagé, de savoir-faire en miroir d’un savoir-être étonnant. Aucun décalage perceptible entre les musiciens et leur musique, celle du compositeur et théoricien musical Hanns Eisler, élève de Arnold Schönberg, qui subit durement les vicissitudes de son temps et laissa néanmoins à l’Allemagne un ensemble de chansons qui font partie du patrimoine. D’obédience cabaretière, ses compositions se démarquent par une subtilité laissant à l’organique, au frustre, une place affirmée.
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Das KAPITAL
© DR

Dans cet espace imposé, l’esthétique de Das Kapital est savante mais pas précieuse. Les qualités multiples des musiciens s’y développent avec un naturel désarmant. Chacun livre ses vues improvisatrices avec une réceptivité complice au jeu de l’autre. L’éruptive précison du batteur est liée aux lignes mélodiques du guitariste, comme aux souffles vitaux du saxophoniste, par un fil télesthésique traduisant avec justesse l’état d’esprit du trio. Engagés, Daniel Erdmann, Hasse Poulsen et Edward Perraud le sont, par l’idéal autant que par la recherche musicale qui en découle. Ne présentant au public qu’un univers communément participatif, ils imposent toutefois leurs personnalités propres dans un jeu d’équilibres affranchi des contraintes liées à l’égo.

L’unicité, et l’unique, de la couleur harmonique ainsi livrée à l’auditeur est l’exemple même d’un goût sûr guidé par l’exigence, l’insoumission et la créativité, ce qui de nos jours est un luxe dont l’insigne rareté ne saurait être refusée.

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