Le Trio Das Kapital, à savoir Daniel Erdmann (sax), Hasse Poulsen (guitare) et Edward Perraud (batterie) était au Périscope (Lyon), le 10 mars. Yves Dorison aussi...
> LYON, Périscope, Jeudi 10 mars 2011
L’association Agapes a bon goût, on le sait depuis longtemps. En partenariat avec À Vaulx Jazz, elle proposait la semaine dernière le trio Das Kapital, composé de trois ovnis musicaux ouverts à toutes les expérimentations et porteur d’un bagage élaboré dans les antichambres sélectives de l’original, du qualitatif et du surprenant.
Dans cet espace imposé, l’esthétique de Das Kapital est savante mais pas précieuse. Les qualités multiples des musiciens s’y développent avec un naturel désarmant. Chacun livre ses vues improvisatrices avec une réceptivité complice au jeu de l’autre. L’éruptive précison du batteur est liée aux lignes mélodiques du guitariste, comme aux souffles vitaux du saxophoniste, par un fil télesthésique traduisant avec justesse l’état d’esprit du trio. Engagés, Daniel Erdmann, Hasse Poulsen et Edward Perraud le sont, par l’idéal autant que par la recherche musicale qui en découle. Ne présentant au public qu’un univers communément participatif, ils imposent toutefois leurs personnalités propres dans un jeu d’équilibres affranchi des contraintes liées à l’égo.
L’unicité, et l’unique, de la couleur harmonique ainsi livrée à l’auditeur est l’exemple même d’un goût sûr guidé par l’exigence, l’insoumission et la créativité, ce qui de nos jours est un luxe dont l’insigne rareté ne saurait être refusée.
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