Une soirée de fête avec un quatuor épatant sous la houlette du parrain du club lausannois : Daniel Humair.
Le jeudi 27 octobre 2011 était une date importante dans l’histoire du Chorus de Lausanne qui fêtait ce soir-là son 2500ème concert. Environ 10000 artistes sont passés dans les murs du club depuis son ouverture en 1988. Ce n’est pas peu, c’est le moins que l’on puisse dire.
Pour cette soirée exceptionnelle, le parrain des lieux, Daniel Humair, était au rendez-vous. Accompagné par Stéphane Kerecki, Dado Moroni et Franco Ambrosetti. Du jazz donc, festif et riche des nuances apportées par les personnalités marquées présentes sur scène. Autour de standards malaxés avec chaleur, chacun des musiciens à laissé parler sa musique au service d’un quartet qui, pour être de circonstance, n’en demeurait pas moins ce soir-là bien au-dessus de nombre de formations régulières. Certes, s’il fallait ici égrener les noms des musiciens prestigieux avec lesquels ces quatre-là ont collaboré, cela reviendrait à réciter le bottin mondain du jazz depuis cinquante ans.
Mais notre propos est ailleurs. En l’occurrence, il s’agit d’écrire que le jazz, bien que maltraité par les médias, vit encore et que son essence ne disparaîtra qu’avec le meurtre du dernier improvisateur. Ça nous laisse de la marge. Aucun fondamentaliste n’a à ce jour repérer cette niche de liberté ultime où l’on appuie sur les temps faibles pour provoquer un balancement qui déclenche (souvent) chez l’auditeur une satisfaction qui peut amener chez d’autres quelques débordements charnels d’après concert aussi suggestifs que passionnés. Je parle là de la première banquette à droite en rentrant dans le club et je vous signale au passage que je n’ai pas photographiquement immortalisé ce moment humain. Je n’ose imaginer d’ailleurs ce qui survenait entre ces deux-là pendant les 4/4. Toujours est-il que s’ils avaient la même verve dans l’expression affective (et effective) que les musiciens sur scène, Fahrenheit a dû méchamment souffrir en tutoyant des hauteurs inaccoutumées. Et si la main de monsieur a suivi les soli de Franco Ambrosetti, l’appel au clavier de Dado Moroni, et si la main de monsieur disais-je, a également butiné sur les souples accords de Stéphane Kerecki, ou marqué sa présence comme le cri de la peau sous la pression de la baguette humairienne (j’ai bien écrit baguette), eh bien madame, madame... quelle leçon de musique avez-vous reçue de la part d’artistes au mieux de leur forme (forme au singulier, n’est-ce pas).
Quelle leçon, oui je le répète, de plaisir... musical partagé par de grands musiciens épris de leur art et en particulier du jazz, cet art si subtil du détournement qui donne aux mélodies des standards toute leur inépuisable richesse. Tout ceci pour dire que la liberté du jazz sied comme un gant à celles et ceux qui le pratiquent ou l’écoutent, même si certains, quelquefois, profitent de l’obscurité relative pour prendre en braille, sans la battre (encore que), la mesure du voisinage féminin qui les interpelle. Il va sans dire que c’était une bien belle soirée et que chacun la garde en mémoire, qu’elle qu’en soit la raison. Peace and love.
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