À l’occasion de la sortie de leur album "À voir de près", nous avons suivi à la lettre ce conseil de l’Impérial Quartet : nous sommes allés voir, mais surtout écouter.
À l’occasion de la sortie de leur album À voir de près, nous avons (presque) suivi à la lettre ce conseil de l’Impérial Quartet et sommes allés voir, mais surtout écouter, cette atypique formation dans la chaleureuse proximité de La Dynamo de Pantin.
Le format quartette proposé par la formation donne à entendre une musique que l’on ne s’imaginait pas sortir d’un tel instrumentarium. En effet, même si sur la scène, le groupe se divise en deux saxophonistes, un bassiste électrique et un batteur de percussions, il en résulte avant tout une dimension éminemment orchestrale. D’abord parce que Gérald Chevillon et Damien Sabatier se partagent quasiment toute la famille des saxophones, du basse au sopranino. Ensuite parce que les multiples effets déployés sur sa basse par Joachim Florent contribuent à l’ouverture de l’univers sonore de l’ensemble. Et enfin parce que chacun des musiciens use de divers instruments soufflés ou percutés en supplément de leurs outils d’origine. Le quartet nous entraîne alors à travers différents voyages sonores – privilégiant moins les répétitions thématiques que les enchaînements d’ambiances – portés par une rythmique excellant dans les grooves ravageurs et communicatifs. Par les variations des textures d’anches et la multiplicité des modes de jeu (deux sax en bouche, effets de souffle, de bulles (!), notes suggérées, bruits, etc.) servant parfois de décorum mais le plus souvent appropriés, on assiste à la performance d’un modèle réduit du grand orchestre, dans la lignée d’Andy Emler (un peu) ou du Surnat’ (surtout). Et la dé-construction rythmique par les baguettes et les mailloches de Leymarie y est pour quelque chose, et contribue à la tournure bringuebalante, binaire et bruitiste du son de groupe de cet Imperial Quartet : un élan mêlé de virtuosité et de fragilité assumée.
Une chose est sûre, il nous presse d’écouter le premier opus discographique de cette double paire impériale, musicalement impertinente mais néanmoins impeccable.
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IMPERIAL QUARTET, JOURNAL INTIME et ACTUUM sont les trois formations sélectionnées par l’AFIJMA [1] pour l’année 2012. Voir le site www.afijma.asso.fr/jazzmigration
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[1] Association des Festivals Innovants en Jazz et Musiques Actuelles