Pour sa cinquième édition, "Jazz Campus en Clunisois" continue d’être là où les autres ne sont pas. Et ça dure jusqu’au 25 août. Qu’on se le dise.
Félix le chat – Jean Bolcato
Ciné concert
Matour, le 18 août 2012
Le programme de la cinquième édition de Jazz Campus en Clunisois offre à qui veut bien le lire une particularité qui bouscule les habitudes festivalières : pas de stars. Et comme le dit et l’assume son directeur, Didier Levallet, « pas de stars, oui, mais des artistes qui comptent ! »
Nous pouvons donc écrire qu’en cette période de normalité aiguë, vous trouverez la différence à Jazz Campus, ce qui va finir par être pléonasmique.
D’ailleurs la première soirée avec le ciné concert de Jean Bolcato autour de Félix le chat était gratuite... ce qui n’a pas empêché le public de venir nombreux dans le parc de la Maison des Patrimoines de Matour (71 520, Saône et Loire, mille habitants quand même) pour écouter/voir le co-fondateur du Workshop de Lyon, entre autres, nous proposer ce spectacle aussi facétieux que son félin héros. Quand il n’est pas vocal ou percussif, Jean bolcato tient sa contrebasse au cordeau. D’un épisode l’autre, il réinvente sans cesse l’histoire en cours. Péripétien toujours, Gagantuesque quelquefois, chat(t)leureux toujours, il donne assez de son à l’espace et d’espace au son pour que chaque palpitation félixienne soit placée sous le signe de l’empathie. Au gré des accords, les souris donnent à sourire, Félix est un latin lover et l’hippopotame un hymne au sommeil. Jean Bolcato le voit, le sent, le sait et le traduit avec ce sens de l’improvisation qui laisse à dessein s’animer sous le manteau le narratif à tout crin au profit d’une liberté de ton salvatrice. Félix est un nonagénaire veinard. Jean Bolcato le sort régulièrement du panier et nous démontre que si l’on en rit encore, c’est que le regard de ses créateurs sur l’humain était plus que pertinent.
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