> Samedi 02 mars 2013 - Périscope, Lyon

The Ancient Battle Of The Invisible quartet

Federico Casagrande : guitare
Jeff Davis : vibraphone
Simon Tailleu : contrebasse
Gautier Garrigue : batterie

Avec "The Ancient Battle Of The Invisible", Federico Casagrande sort un disque conceptuel ayant trait aux passions humaines et aux batailles qu’elles ne manquent pas de déclencher à l’échelle individuelle et/ou planétaire depuis que le monde est monde. Sa guitare, aérienne autant que contemporaine, laisse filer des notes suspendues sur la crête d’un son d’ensemble homogène... mais je ne vais pas faire ici la chronique du disque puisque c’est en concert que nous avons apprécié son quartet, le même que sur le disque, au lieu-dit le Périscope, éminent club lyonnais dont le principal défaut ces temps-ci est d’avoir un préposé à l’éclairage aimant à faire des effets sur le rideau de fond de scène et à éclairer le dos et les pieds des artistes en priorité.
Si le chroniqueur s’en fout, le photographe, lui, fulmine.
À tel point qu’il se demande pourquoi il se rend encore dans cet établissement qui, sans cet inconvénient majeur, est fort agréable au demeurant.
Mais de musique il s’agit d’abord. Or donc, parlons de ce quartet dont la qualité principale à nos yeux est de se maintenir sur le fil des compositions de belle facture entre contemporanéité et classicisme. Leur lecture est limpide et l’auditeur n’est jamais désarçonné, ce qui ne signifie pas qu’il est privé de surprise. La rythmique est présente là où on l’attend et donne au guitariste et à l’excellent vibraphoniste portugais Jeff Davis [1] un socle propice aux improvisations de haut vol, ce dont ils ne se privent pas. L’interaction fonctionne sans aucun déséquilibre et l’expressivité est notablement mise en avant au bénéfice de chacun.
Homogène disions-nous un peu plus haut. Oui, comme le sont les combos réguliers qui servent la musique d’un vrai leader dont la qualité première est de laisser de l’espace à ses musiciens. Nous regretterons au passage que Federico Casagrande ait dû partager l’affiche. Deux sets nous auraient comblé. En outre, la tiédeur du public qui n’a pas pris la peine de demander un rappel nous conforte, hélas, dans l’idée que le concert devient toujours plus un bien de grande consommation. C’est comme au cinéma où le public part avant la fin du générique.

À croire que les artistes importent peu dans notre univers aseptisé. Sont-ils donc interchangeables ? Et le travail qu’ils fournissent pour offrir de la beauté, est-il à ce point inutile ? Voilà que je m’énerve encore... Federico, crois-moi, tu fais bien de présenter tes musiciens au début du set. Sinon, vous seriez repartis comme vous étiez venus : fondus dans la masse.
Soyons positif, pour changer. J’ai une bonne nouvelle. Il y a encore une bataille à mener. Une bataille contre l’ineffable avachissement intellectuel qui « illumine » les regards languides des âmes abandonnées aux périls de ce siècle... qui sera quoi déjà ? Ou ne sera pas. Les paris sont ouverts. Le vieux con se tait. Amen.


Le disque :
À retrouver dans la "Pile de Disques" de mars 2013 (ici !)

Federico CASAGRANDE : "The Ancient Battle Of The Invisible"
Federico CASAGRANDE : "The Ancient Battle Of The Invisible"
CAMJazz CAMJ7850-2 / Harmonia Mundi

Federico CASAGRANDE : "The Ancient Battle Of The Invisible"

Remarqué dans le quintet de Fulvio Sigùrta ("House of cards" - 2011- OUI !) ou dans le trio The Drops ("Spray" - jan. 2013), le guitariste Federico Casagrande s’épanouit en France où il a enregistré ce disque en quartet...

CAMJazz CAMJ7850-2 / Harmonia Mundi

Federico Casagrande : guitare / Jeff Davis : vibraphone et marimba / Simon Tailleu : contrebasse / Gautier Garrigue : batterie

01. 7 Roses / 02. Breeze / 03. Restless / 04. Arrowhead / 05. Speech / 06. Battlefield / 07. Fireplace / 08. Release / 09. Twilight // Enregistré à Paris en décembre 2011.


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[1né au Canada et portugais d’adoption ! NDLR