Échos du festival de jazz de Carthage en Tunisie. L’édition 2014 s’est déroulée du 3 au 13 avril 2014.
L’édition 2014 du festival Jazz à Carthage s’est déroulée du 3 au 13 avril. Cette neuvième édition aux Côtes de Carthage avait pour ambition "d’ensoleiller et de fleurir les esprits" sur un "ton printanier". Dans le rôle de l’hirondelle de CultureJazz.fr : Michel Delorme !
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> Jeudi 3 avril
Ouvrir un festival avec une guitariste solo, il fallait oser. Pari gagné. Le public, très ouvert et très attentif, lui fit un accueil chaleureux. Chaleureux n’était pourtant pas le mot qui caractérisait la prestation. Et la façon de se tenir, à la violoncelliste, rendait le visuel un rien académique et raide. Tout comme ce qui nous fut donné à entendre. Musicienne et technicienne parfaite, elle enfila un répertoire classique venu d’Espagne et d’Amérique du sud, avec un brin de Jean-Sébastien Bach pour terminer et une chansonnette pour égayer le milieu de sa prestation. J’ai même craint un moment qu’elle n’attaque Jeux interdits. La chansonnette en question était quand même Yesterday de qui vous savez, et le gentil public féminin murmura les paroles.
Cela m’a rappelé en miniature l’émotion que j’avais ressentie dans le film Almost Famous quand la sono d’un bus diffuse le sublime Tiny Dancer d’Elton John et que les passagers se mettent progressivement à chanter les paroles. Qui aura vu ça me comprend.
Enfin, j’ai apprécié qu’elle interprète le morceau que John Coltrane a baptisé Olé et celui que Carlos Santana jouait sous le titre de Covetina.
Puis vint le tour de celle que j’attendais d’oreille et de cœur fermes, la chanteuse Nigériane Iyeoka. Son album Say Yes avait de quoi séduire, en particulier avec le titre éponyme, comme on dit chez les branchouillards, ainsi que Testify, I’m descending, et Simply Falling surtout, titre à la mélodie ravageuse qui en fit un tube planétaire, avec ce riff clin d’œil au grand Carlos Santana, celui de Smooth (Album Supernatural ). Merci Hal !
Je ne sais s’il fallait ouvrir avec la très belle chanson Sing me a sweet song ou la garder pour un moment de répit ultérieur, et plutôt attaquer raide avec le reggae qui suivit. Nous avons du reste été surpris par l’abondance de reggae au répertoire. Cela dit, Bob Marley est un porte-drapeau, pas un reproche. D’autant que Iyeoka chante la révolution, et elle rendit hommage à la Tunisie pour cela. La première partie du concert fut splendide, encore que la réverb de la sono, poussée à fond, nous donna à penser la pauvre chantait faux. Lors du très attendu Simply Falling, ma collègue de RFI Aurèle Ricard me fit remarquer la citation de Killing me Softly with his Song.
Puis l’Afrique-Mère reprit le dessus et nous eûmes droit à beaucoup de danse, dans un virevoltement de robe chatoyante, de harangues au sens noble du terme, de la-la-la, d’appels à la participation du public. En transe et qui adora cela.
Les noms des musiciens n’étaient pas mentionnés sur le programme, no respect, mais le sax se démena dans un formaté vigoureux et redoutablement efficace. Il me confia que son condisciple préféré était Chris Potter.
Iyeoka, la femme, est d’une simplicité et d’une gentillesse peu communes.
> Vendredi 4 avril
Abderraouf, oud / Daum Jung, piano / Benoît Meynier, sax / Yousef Zayed, percussions
Un Tunisien, une Sud Coréenne, un Français, un Palestinien. Peace on Earth, comme disait le Grand John Coltrane !
Le Monde sans toi est une belle mélodie nostalgique, elle mit en valeur le toucher sensible du leader. Suivit une pièce maîtresse La Médina perdue, Tunis. Même tempo, jusqu’à la révolte de la musique en milieu de parcours. En ce qui me concerne, j’aurais placé ce titre en ouverture du concert. Mais le sémillant Abderraouf sait ce qu’il a à faire !
Puis survint un moment fort et émouvant, Abderraouf, mon père et la mer joué en duo avec la pianiste. Magnifique empathie sur des accords mineurs de toute beauté, parfois décalés, avec un découpage rythmique surprenant d’audace.
C’est sur un titre emblématique, De Versaiiles à Gaza, que se termina, trop vite à mon goût, ce captivant concert.
Set totalement instrumental où les protagonistes se distinguèrent, Daum Jung avec son toucher délicat mais souvent ferme, Benoît Meynier avec un soprano volubile qui ne doit rien à Coltrane ( Il joua le dernier morceau au ténor ). Soprano dont la sonorité convient bien à la musique orientale. Yousef Zayed, totalement époustouflant de maestria dans la diversité, avec un passage à mains nues tout à fait cousu…main. Moi qui vénère Zakir Hussain, Ramon Lopez et Trilok Gurtu, j’ai pris une grande claque.
Soul music, c’est la spécialité de cette panthère Écossaise. À l’instar de sa consœur Galloise Bonnie Tyler, elle est dotée de robustes poumons qui en font une interprète volcanique, digne parfois de l’immense Janis Joplin.
Visage angélique, en complète antinomie avec sa voix rauque, elle a la cuisse pulpeuse des faubourgs.
Mais ses performances sont hors pair. Le flamboyant Under la propulse sur le devant de la scène et des succès comme Miss Misery et un Pain is Joplinesque confirment. Ce soir du 4 avril, elle eût des problèmes se sonorisation et s’en montra fort mari, pour rester gentleman. En ayant pris son parti, elle enchaîna son récital avec un certain manque d’âme et de conviction, un comble pour une femme aussi explosive.
Nous avons noté une très belle version du Woman de Neneh Cherry, la fille adoptive du révolutionnaire trompinettiste Don Cherry.
> Samedi 5 avril
La fraîcheur de ses 21 printemps, de sa jupe courte pastel sur une plastique de tanagra, un vrai bonheur. Son annexion innée, si je peux me permettre cette antinomie hardie, des plans des vieux briscars du R&B a de quoi confondre. Sa voix ultra puissante, dotée d’aigus surnaturels, lui permet de maîtriser l’idiome de cette musique qu’elle vit intensément. Elle a tout d’une grande.
Si jeune et si blanche, comment fait-elle ? Si frêle, elle renverse tout sur son passage. Mais s’étonne-t-on encore que Céline Bonacina joue du baryton, un biniou plus gros qu’elle ? Le répertoire est du genre "viande saignante" et il est propulsé par un combo de feu (trompette, sax, guitare, orgue, basse, batterie, là encore les noms étaient absents du classieux booklet).
Je la revois à genoux, le micro planté dans le pavillon du saxophoniste, pardon dans la pavillon du sax du...
Le public en folie lui fit un triomphe.
Au feu !
Deux bulldozers de la Great Black Music, si si, le même soir, j’étais perplexe. Mais le public Tunisien est tellement « ouvert » et éduqué que je me faisais du souci pour rien.
Sandra est une vraie battante et les mots Riot et Freedom sont en bonne place dans ses textes. Les mélodies ne vous lâchent plus et les riffs des arrangements font merveille par la magie du flutiste ( « traversier » ) Ji Dru.
Presque tous les morceaux sont des pièces d’anthologie, Same Reality, Show me the Way, Like a Buffalo, Mankind, No more Trouble...
La voix de cette camerounaise d’origine est grave, sombre, d’une couleur très chaude et cuivrée. Elle en a une maîtrise quasi démoniaque.
Elle a aussi une grande qualité professionnelle de la scène, qui procède plus du dialogue amoureux avec son public que du showbiz ’ricain.
Mais surtout, elle avait l’air tellement heureuse. En guise de bis, elle s’amusa vraiment à nous amuser. Une intro me fit penser qu’elle allait chanter God Bless the Child dans sa propre version, que je trouve extraordinaire et qui est tout sauf un clonage de l’original de Billie Holiday ( ruez-vous sur You Tube ! ), mais las... oualou.
Anecdotique, j’étais mort de rire quand elle a entamé avec Ji Dru un petite chorégraphie parodique , genre gymnastique, certainement très pointue à exécuter. Ji Dru qui me fait penser à un Elvis Costello qui aurait pris des cours avec Maurice Béjart et Michael Jackson réunis ! Un grand humoriste du geste.
Un tonnerre de succès on vous dit.
Madame, je suis privilégié de vous avoir rencontrée.
> Dimanche 6 avril
Jeune Tunisois de bientôt 27 ans, Nour Hakati est ce qui se fait de mieux dans l’approche de la pop contemporaine. Il se revendique d’Artistes majeurs comme Ben Harper, Jack Johnson, Norah Jones, Radiohead.
Sa voix très particulière, envoûtante et émotionnellement vibrante, le voit aller de tendres ballades à des blues rythmés. Spécialement convaincante est son interprétation de Deep Water. Il s’accompagne à la guitare.
Le 30 septembre sort son album Dive.
Se produire en première partie d’un monstre comme Lucky Peterson avait de quoi intimider, il s’en tira haut la main avec les honneurs.
Ou mieux, Lucky « tsunami » Peterson !
Ce bluesman extrêmement précoce, découvert à 3 ans par Willie Dixon, enregistre son premier album à 5 !
Guitariste redoutable, il joue de tous les claviers, dont l’orgue. Mais aussi, son organe puissant le place au premier rang des Blues Shouters. Il est pareillement à l’aise dans les déclinaisons du Blues : le R&B, la Soul, le Funk, le Gospel, voire le rock.
Il passa alternativement de la guitare à l’orgue et sa chanteuse et épouse Tamara vint le seconder de sa voix aigrelette.
Il présenta ce soir en avant première son nouvel album The Son of a Bluesman.
Écoutez Dust my broom ( titre très évocateur ) pour vous convaincre du talent inné et ravageur de ce dinosaure.
Inutile de vous décrire l’ambiance dans une salle surchauffée et conquise.
> Mardi 8 avril
La démarche incertaine, il est né au début des années 30, Monsieur Freddy Cole n’a cependant rien perdu de sa voix de velours.
Il a l’intelligence et l’humilité de ne pas toucher au répertoire de son glorieux frère Nat. Ce qui lui vaudrait certainement beaucoup plus de succès mais comme le dit une de ses chansons I’m not my brother, I’m me.
Avec son toucher pétri de swing au piano, il enchaîne les standards, It’s Only a Paper Moon par exemple, et les ballades. J’attendais I’m a Fool to Want You immortalisé par la sublissime Billie Holiday dans l’album Lady in Satin et popularisée par la pub pour un parfum avec Audrey Tautou, mais je n’ai pas été exaucé. Entre nous, la pub pour les parfums et les voitures est si omniprésente que l’on se demande à quelle hauteur se situe le profit pour pouvoir financer des spots au tarif vertigineux. Mais je m’égare de Lyon.
Freddy était accompagné par un excellent guitariste, un bassiste et un batteur.
Le booklet du programme mentionne une similitude avec les voix de Frank Sinatra et hérésie, de Billie Holiday. Bullshit, c’est faire injure à Freddy qui a son propre talent. Et pour Billie, débouchez-vous les oreilles et le feeling. Évitons aussi le mot « jazzy » qui ne s’applique guère pour moi qu’à la bossa nova de supermarché.
Quoi qu’il en soit le concert fut très apprécié et très applaudi.
Cette chanteuse et guitariste guatémaltèque est surtout connue pour sa contribution à des musiques de séries et de films ( Et si on vivait tous ensemble ? ). Élevée au biberon de modèles comme Ella Fitzgerald ou Nina Simone, elle se forge une personnalité aussi ingénue que volubile. Mais las, elle n’a la voix ni de l’une ni de l’autre et braille parfois comme Gilbert Montagné ( sic ) d’une façon assez désagréable.
Mais le public pardonne aux innocents, comme Dieu aux pauvres pécheurs, et il lui réserva un très bon accueil fleuri.
Je le répète, le public de Carthage est un excellent public.
> Mercredi 9 avril
Bien que Suédoise, Madame parle un Français impeccable qui en dit long sur son lieu de vie actuel.
Elle commença le concert assise derrière son clavier et sa voix intimiste, genre Birkin mais sans Serge, ne parut pas augurer des meilleurs auspices. Puis elle se « déplia », le mot n’est pas trop fort pour cette grande et belle plante qui mesmérisa les messieurs présents dans la salle. Jambes fuselées style « Mammy long legs », plastique de magazine de mode. Mais surtout sa voix devint plus ample, plus expressive, plus vibrante. Si ce n’est qu’elle baissa un peu l’abat-jour pour attaquer le titre qui lui valut honneurs et renommée, la comptine anglaise Twinkle Twinkle Little Star ( Ah ! vous dirai-je Maman ). Le public apprécia la chose à sa juste valeur.
Elle poursuivit avec des chansons au succès éprouvé et prouvé comme Off to Dance, So High ou Sweep me away. Comme Joss Stone, elle est une habituée des célèbres pubs télé ( Nissan avec la comptine susnommée ).
La comparer à Lisa-est-que-dalle est une hérésie. Elle pratique plutôt le « Me, Myself & I »
Une bande de joyeux gaillards, d’avant et de maintenant, plus ou moins brésiliens ( Frédéric Viale ) et qui pratique ce que l’on nomme le Forrô, une musique aux antipodes de la bossa. Mon collègue et ami cher Gérald Arnaud me faisait remarquer que le Brésil un territoire vaste comme un continent ( 8,5 millions de km carrés ) et que la musique n’est pas la même à Recife et à Rio.
En fait ce fut une musique de danse et les deux chanteurs nous invitèrent d’entrée à nous trémousser dans les allées, en couples, seuls debout, seuls assis, en bougeant quand même les épaules en rythme.
Ce fut une musique de fête, de délire musical et gestuel. Rien de tel pour soulever une foule consentante, comme on dit en amour partagé.
Avec une version ( forcément latine ) du Poinçonneur des Lilas de notre Serge Gainsboug national .
Le saxophoniste Damien Fléau, le mal nommé, cassa la baraque avec un son monstrueux et une flamme d’enfer.
Ils se donnèrent tous à fond et j’ai bien cru qu’il allait falloir les abattre tant ils semblaient ne pas vouloir quitter la scène.
Merci Messieurs.
> Vendredi 11 avril
Quel étrange équipage ! Un saxophoniste alto qui ressemble à Lee Konitz, jusque là tout va bien, un tubiste c’est-à-dire un Monsieur qui joue d’un éléphantesque instrument appelé tuba, et un troisième qui joue du kora et d’une espèce de balafon.
Et leur musique est captivante.
En fait le jazz a subi une révolution tous les 10 ans environ, le New Orleans, le Swing/Classique, le Be Bop, le Cool, le free et la fusion. Louis Armstrong 1920, Count Basie/Lester Young 1930, Charlie Parker 1940, Stan Getz 1950, John Coltrane 1960, Weather Report 1970. Une École est donc née chaque décennie, emmenée par un génie. Entre deux génies il y eut des « passeurs », Charlie Shavers et Roy Eldridge entre Armstrong et Gillespie, Lester/Parker entre le Be Bop, le cool et John Coltrane, Miles Davis entre Coltrane et la fusion. Si ce n’est que Miles fut de toutes les révolutions de 1940 à 1991, date de sa disparition. En 1980 aurait dû émerger un nouveau génie, une nouvelle école. Niet, il y a juste de très bons musiciens. À mon avis, et je le partage, le nouveau jazz est le jazz du monde, la World Music. Toutes les tendances se rencontrent dans un grand Melting Pot. Juste un exemple, le Tunisien Abderraouf Ouertani qui joue avec le Serbe Bojan Z.
Et voilà qui nous amène à Puschnig/Sass/ Diabaté. CQFD !
Un beau et franc succès les attendait.
Je suis tout sauf un connaisseur et un amateur de Fado. Mais c’est un art, une « langue » à part entière, et le chant qui en émane prend aux tripes. C’est sensuel comme le tango, la danse, et Ana donne au fado une nouvelle dimension, le modernise tout en respectant la tradition, the Roots. Elle participe même à une séance des Stones avec qui elle chante Brown Sugar et se produit avec Prince sur invitation de celui-ci. Excusez du peu !
Elle est dotée d’un charisme quasi-céleste et l’émotion qu’elle dégage ferait presque venir les larmes aux yeux. Et quand je dis presque...
Les spectateurs étaient venus pour Ana Moura et ils lui firent un triomphe.
Une ovation debout, pour ne pas angliciser plus le discours, souleva le public à la fin de la prestation, ou plutôt du cadeau. Ma charmante collègue et amie Z. Melki, que je remercie au passage pour sa collaboration et sa gentillesse, me parût mesurer cinquante centimètres de plus.
Feelings.
>Samedi 12 avril
En avant Sousse !
Un jeune homme s’avance sur le devant de la scène, guitare en bandoullière, et le public démarre au quart de tour. Béhe est très populaire.
Très populaire aussi son répertoire, des reprises de tubes à la mode.
Parcequ’on vient de loin (Corneille), I’m yours (Jason Mraz), Formidable (Stromae), Alleluia (Leonard Cohen), Creep (Radiohead), Just the way you are (Bruno Mars) ( ne pas confondre avec le titre de Billy Joel ), etc…
Mais populaire dans le bon sens du terme, je m’attendais à l’entendre chanter Happy de Pharrell Williams ( mais pas l’horrible plagiat qu’est Get Lucky par nos encasqués nationaux, une tendance toute républicaine avec ou sans scooter ).
Le public chanta avec lui et lui fit un triomphe. Ma charmante voisine me confia même qu’elle était là pour lui ce soir.
Béhe est inclassable, il ne ressemble à personne. Qualité rare.
Cependant, avec des envolées féroces, il me fit penser à un Bruce Springsteen acoustique.
Compliment, non ?
Mademoiselle Stone se présente dans une sculpturale robe longue bleue échancrée juste ce qu’ il faut. Elle fait penser à la Statue de la Liberté ou à ce logo générique d’une compagnie de films.
Mademoiselle Stone est une chanteuse de SOUL britannique qui a atteint les sommets des Hit Parades à une vitesse fulgurante.
Mademoiselle Stone est la reine des covers ( reprises ) et quand on reprend des tubes légendaires on gagne à tous les coups.
Mademoiselle Stone possède une voix parfaite pour glorifier la Soul Music.
Mademoiselle Stone un sens inné de la scène et sait parfaitement jouer du public, ou « jouir » du public, qui le lui rend bien. Elle possède le « métier » des Stars de Las Vegas. Jusqu’au bout des… orteils. Star elle est, son Manager le fait très clairement « comprendre » !
Que Mademoiselle Stone se présente pieds nus ne me paraît pas améliorer la qualité de la prestation. Sauf qu’elle a bien les pieds sur terre, ou plutôt qu’elle est au contact physique de notre Mère la Terre.
S’en suivit un chapelet de reprises tubesques. De Michael Jackson à Chanel – pardon, à la pub Chanel, en passant par The Dells, Womack & Womack, Three Days Grace, The Chi-Lites etc …
Mais Mademoiselle Stone écrit et compose aussi des chansons, dont le célébrissime You Had Me.
En somme une soirée de reprises, ou presque. TRIOMPHALE
Merci à Sara ( Tekiano ) et à Zeineb ( Express fm )
> dimanche 13 avril
Le plus important titre de gloire de ce jeune Suédois est d’avoir composé des génériques de films à succès, tels L’Arnacoeur ou La Guerre Est Déclarée.
En attendant d’avoir écouté son nouvel album, Big Issues Printed Small, très riche paraît-il en arrangements de cuivres et de cordes, nous avions l’occasion de l’entendre à Carthage en petite formation.
Le moins que l’on puisse dire est que la rythmique est singulièrement lourdingue. Du reste Peter ne bat pas la mesure avec le pied, mais avec les DEUX pieds. Sa voix pincée n’est pas son principal atout mais la flamme qui l’anime emporte le morceau.
Son atout principal réside dans son jeu de guitare, délirant. Il plaque des riffs répétitifs, admirez le pléonasme, qu’il enfle jusqu’à un climax infernal. Et il est trop drôle de voir un assistant débouler sur scène toutes les 10 minutes pour lui tendre « l’autre » guitare. On dirait un mannequin de défilé de mode qui change de robe pour aller « marcher » à nouveau.
Côté musique, nous aurons remarqué un curieux emprunt au riff d’un titre de Sandra N’Kaké. Et sur la présentation des musiciens finale, les quatre notes du thème A Love Supreme de John Coltrane martelées à l’infini par l’organiste. J’avais déjà entendu l’Orchestre National de Barbès faire ça !
Compte tenu de l’heure du concert, 18h30, et du jour, dimanche, une grande partie du public était constituée de très jeunes filles, toujours prêtes à hurler leur joie. Succès total pour le beau gosse blond venu du nord.
Rock & Folk, comme la revue française du même nom, voilà qui définit bien la musique de notre « hard troubadour » Suisse. Découvert par Claude Nobs, le regretté fondateur du Festival de Jazz de Montreux ( décédé d’un accident de ski -moins de chance que Michael Schumacher ? Va savoir ), le jeune Bastian voit sa carrière démarrer en flèche et il assure la première partie de stars comme Elton John, Brian Adams ou Johnny Hallyday.
Il est ce que l’on appelle un « chauffeur de salle » et en ce dernier concert de l’Edition 2014, la neuvième, il chauffa la salle pour lui-même. On fait frapper dans les mains, on fait chanter les minettes, ça marche à tous les coups.
Un show de vrai pro.
> En guise de Conclusion
Programmation éclectique de Mourad Mathari, dont il faut saluer le courage de mettre sur pied chaque avril un festival totalement privé, c’est à dire « privé » d’aide publique. Saluer aussi la Représentation du Tourisme à Paris qui a permis à de nombreux journalistes et photographes internationaux de venir assister à ce festival phare du Maghreb et d’apprécier les splendeurs de notre Tunisie. Ils ont été traités comme des Princes.
Saluer aussi Mondher Zid, EXPRESS FM, avec qui j’ai eu le plaisir de présenter le Festival sur son antenne pendant 2 émissions et qui a couvert en direct et en partage avec une collègue l’intégralité du Festival. Son émission « Les Années Vinyles « a ceci d’exceptionnel qu’elle présente du jazz, de la pop/rock/soul ET de la musique classique. À ma connaissance unique au Monde !
Ce beau festival rayonne. Non seulement a-t-on compté la présence de nombreux Ambassadeurs, mais il rayonne aussi en Europe, et en France en particulier.
Les sommets de l’édition 2014 : Nina Attal et Sandra Nkaké.
Pour la 10ème édition en 2015, un jumelage avec un festival français ou européen serait le bienvenu. J’ai peut-être une idée...
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